Travel-Iles by Côte Nord

« eeloo înEnoo H maintenant il faudra faire plus attention

, er Meilleur ou rier de Maurice

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Le temps où l’on embrassait la carrière de cuisinier dans l’hôtellerie parce qu’on ne trouvait pas d’autres débouchés semble bien révolu. Aujourd’hui, les jeunes chefs s’y engagent par passion. Parmi, fait notable, beaucoup de femmes à l’instar de Neeloo Ungnoo qui a récemment été sacrée Meilleur ouvrier de Maurice. Une récompense qui vient couronner la carrière exemplaire du chef exécutif de The Gourmet Emporium qui choisit, en quittant le collège Gaëtan Raynal, de se tourner vers la cuisine alors que ses camarades rêvaient de devenir médecins ou avocates. Quand nous l’avons rencontrée une semaine après la soirée au Shandrani où elle devenait le tout premier chef à porter la veste du Meilleur ouvrier de Maurice à l’issue du concours organisé par Vatel Maurice, à travers son entité Coeurlinai­re, elle était très affairée à

préparer un événement pour le soir même. Rien n’avait changé pour elle. « Je n’ai pas la grosse tête mais je pense que maintenant il faudra faire plus attention. On attendra beaucoup de moi sans doute » , laisse- t- elle entendre. Elle devra être encore plus appliquée qu’elle ne l’a été jusqu’ici, comme pendant le concours où sa recherche de la perfection lui aura permis de sortir du lot. Déjà à l’épreuve écrite, très dure avoue- t- elle, elle restera jusqu’à la dernière minute alors que beaucoup étaient

sortis bien avant les deux heures. « Il devait y avoir 60 questions au départ mais au final on en a eu 80 à répondre en deux heures. C’était exactement comme le concours du Meilleur ouvrier de France avec des questions sur les bases de la cuisine, les opérations, le calcul, l’administra­tion, la traduction, l’hygiène alimentair­e. Je suis sortie de la salle complèteme­nt abasourdie » . Abasourdie peut- être, mais première de l’épreuve. Cela, elle ne le

« C’était les cinq heures les plus rapides de ma vie mais je suis restée concentrée et je n’ai pas eu le temps de voir les autres concurrent­s » .

saura que le jour de la remise des prix. Outre cet exercice, elle sera aussi la première pour le dessert, même si elle n’a qu’une formation de base en pâtisserie. Quand Vatel lui envoie un mail pour lui signifier sa qualificat­ion pour la finale, elle est heureuse mais « cela a commencé à chauffer le jour où l’on nous a communiqué le menu, soit une dizaine de jours avant la finale » . « Pour l’entrée, on devait travailler le camaron et le coeur de palmiste de façon libre, pour le plat principal, il s’agissait d’une selle d’agneau farcie avec des légumes imposés, et pour le dessert, il fallait revisiter la tarte à l’ananas » . Neeloo veut faire la démonstrat­ion de son talent mais la contrainte du temps lui impose de ne pas faire trop compliqué. « J’ai essayé de faire découvrir les saveurs locales. Ainsi, j’ai fait une déclinaiso­n de trois façons de préparer le palmiste, et pour le dessert, j’ai parfumé le biscuit au combava et fait une déclinaiso­n également pour l’ananas avec un bavarois, une gelée coriandre- piment, sucre muscovado et des chips d’ananas avec une crème légère au rhum » . Le matin de la finale, la chef n’était pas dans ses petits souliers mais « à côté » . « C’était stressant mais une fois arrivé sur le poste de travail, j’étais au taquet. C’était les cinq heures les plus rapides de ma vie mais je suis restée concentrée et je n’ai pas eu le temps de voir les autres concurrent­s. Je regrette un peu de n’avoir pu faire le dressage prévu. Il fallait s’adapter et respecter le temps imparti. Mais j’étais contente de la cuisson de mes produits et je pensais que j’avais fait ce que je voulais » , déclare Neeloo. Puis vinrent le soir du dîner de gala et la remise des prix. Neeloo était déjà contente de pouvoir cuisiner pour les distingués invités parmi lesquels on comptait le ministre du Tourisme, Anil Gayan, et l’ambassadeu­r de France à Maurice, Emmanuel Cohet. Qui plus est,

son dessert était au menu. Mais quand on commença à égrener les

noms « c’était l’horreur » . « Je ressentais une tension pas possible, la gorge se nouait, il y avait une boule au ventre » . « Quand il ne restait plus que Thierry ( Thierry St Mart, chef exécutif de Hennessy Park) et moi, je lui ai dit que « je pense que tu vas à Lyon » , j’ai dû presser son bras et lui faire des bleus. Après, quand on a annoncé mon nom, c’était le vide, j’ai pris un temps fou avant de revenir sur terre ; je ne sais même pas comment j’ai mis la veste » , nous avoue- t- elle alors que l’émotion la gagne de nouveau. Neeloo est redescendu­e de son nuage, mais déjà d’autres aventures l’attendent, à commencer par la chance d’assister aux Bocuse d’Or, une invitation faite par The Gourmet Emporium avant même les résultats, et surtout le stage à Lyon dans le restaurant de Paul Bocuse. Gageons qu’elle reviendra encore plus déterminée à faire honneur à sa veste de Meilleur ouvrier de Maurice.

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