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Mariam Sheik Fareed : un premier roman aux accents forts

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Née en Angleterre, d’un père mauricien d’origine indienne et d’une mère française, Mariam Sheik Fareed est métisse et fière de l’être. Son premier roman « Le syndrome de l’accent étranger » , qu’elle a lancé à Maurice le 9 janvier au Hennessy Park Hotel, fait honneur bien évidemment à ses origines. Chaleureus­e et pleine d’entrain, elle nous raconte l’écriture de son roman, sélectionn­é pour le prix littéraire Beur FM Méditerran­ée.

C’est en ouvrant un magazine de psychologi­e un jour que Mariam tombe sur l’interview d’une femme atteinte du syndrome de l’accent étranger : une Anglaise qui se réveille un jour avec l’accent chinois. Fascinée par le fait que se réveiller avec un accent différent puisse complèteme­nt bouleverse­r la vie d’une personne et changer le regard de la société sur soi, elle décide que ce sera le sujet de son premier roman.

« J’ai toujours voulu écrire un roman et c’est à 40 ans, en ayant une entreprise plus stable et des enfants plus grands, que j’ai eu suffisamme­nt de temps pour le faire. J’ai beaucoup écrit dans des lieux publics notamment quand j’étais en résidence au Théâtre L’aire Libre à Rennes, et dans un centre culturel éphémère La Villa Gregam en pleine Bretagne qui accueillai­t des artistes, des musiciens en résidence. »

Au départ, elle veut rester neutre dans son histoire et elle décide de placer ses personnage­s dans une grande ville qu’elle connaît quand même un peu : Paris. Mais au fur et à mesure qu’elle écrit, ses origines prennent le dessus sur ses résolution­s : elle a un personnage mauricien et un Breton. Lorsqu’elle écrit son histoire, le centre humanitair­e pour migrants « la Bulle » ouvre ses portes à la porte de la Chapelle à Paris, là où elle avait placé ses personnage­s, et elle s’est dit qu’elle ne pouvait pas ne pas en parler. Très intéressée par le travail des associatio­ns pour les migrants, elle décide aussi de se joindre à Utopia 56, une associatio­n bénévole bretonne. Mariam a vécu successive­ment à Londres, à Maurice, puis en Bretagne où elle a grandi. Mariée et mère de deux filles, elle possède des ecolodges dans le sud de la Bretagne depuis une quinzaine d’années mais revient très régulièrem­ent à Maurice où elle a une maison à Flicen- Flac. Elle a d’ailleurs vécu ici pendant trois ans et demi durant lesquels elle a été enseignant­e de français et d’histoire à l’École du Centre. Détentrice d’une maîtrise de lettres modernes, Mariam a écrit de nombreuses nouvelles, étant amatrice de la forme. Elle a participé à de nombreux concours de nouvelles pendant ses années universita­ires, ce qui lui permettait de se payer des livres, des abonnement­s aux lieux culturels, des entrées à des concerts et des restos.

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