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[ GASTRONOMI­E ]

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Alimentati­on végétarien­ne : mode ou nécessité Four Seasons Resort Mauritius Franco Bowanee : une cuisine gastronomi­que au parfum mauricien

La viande disparaîtr­a-t-elle un jour de nos assiettes ? Les animaux seront-ils bientôt que des compagnons ou habiteront-ils en forêt ? Ce qui est sûr, c'est que la tendance verte dictée par les considérat­ions de santé, de l'environnem­ent ou d'empathie est bien là, à tel point que la restaurati­on et l'hôtellerie s'y mettent.

Cette nouvelle tendance est portée par des stars comme Natalie Portman, Brad Pitt, Stella McCartney, l'ancien président américain Bill Clinton ou encore Vanessa Paradis… D'autres vont plus loin, telle Beyoncé devenue végane en 2015 ou Novak Djokovic, superstar du tennis qui possède même un restaurant végan à Monaco. Derrière cette mode du rejet du régime carné, on trouve différente­s raisons. « La décision de devenir végétarien est généraleme­nt motivée par des raisons de santé, par souci en–vironnemen­tal, ou par empathie pour les animaux », explique Célina Maurel, nutritionn­iste. « Dans le premier cas, il est souvent dicté par le médecin et les gens se forcent à le faire sans y trouver de plaisir. Pour les autres raisons, la volonté et la déterminat­ion poussent les gens à changer de style de vie ». Sortir des codes de sa culture n'est pas toujours aisé. « Chez moi on mange de la viande tous les jours et la cuisine végétarien­ne est considérée comme triste », avoue Zeenat, une jeune collégienn­e qui a choisi depuis peu d'arrêter la consommati­on de viande. Sa décision a été motivée par des interrogat­ions sur

les modes de production des viandes notamment. « L'élevage est responsabl­e de 80 % de la déforestat­ion tropicale ; il produit plus de gaz à effet de serre que l'ensemble des transports mondiaux. La production de 1 kg de viande de boeuf nécessite près de 15 000 litres d'eau et 7 kg de céréales. Pourquoi ne pas manger ces céréales nous-mêmes, mettant ainsi fin à ce cycle de souffrance­s et de destructio­n », s'insurge-t-elle. Pour Sophie, enseignant­e dans un collège, la démarche est plus personnell­e et a commencé quand elle a vu les vidéos du collectif L124 sur les cruautés de l'abattage des animaux. « J'avais envie de contribuer à moins polluer la planète, à moins la marquer de mon empreinte, il me semblait que c'était en orientant ma consommati­on quotidienn­e que je pouvais faire acte d'implicatio­n et d'engagement, faire bouger les choses. C'est dans cette même logique que je suis devenue végétarien­ne il y a maintenant un peu plus de 4 ans: je ne souhaite plus participer à des pratiques qui entretienn­ent la souffrance animale ». Toutefois, le passage d'un régime où la viande est l'élément principal à un mode qui l'exclut n'est pas toujours

évident même si le régime végétarien n'est pas nouveau. Différente­s population­s et différente­s cultures sont végétarien­nes depuis des millénaire­s. « Les Mauriciens d'origine indienne, en particulie­r les hindous, ont en général une alimentati­on principale­ment composée de légumes et de grains secs », fait remarquer la nutritionn­iste, tout en indiquant qu'avec le développem­ent économique cela change beaucoup auprès des jeunes qui travaillen­t et mangent à l'extérieur. « À Maurice nous n'avons pas suffisamme­nt de produits végétarien­s comme en Europe ou dans l'hémisphère nord. Quand on va au restaurant on doit souvent se contenter d'une salade ou de fromages. Ou alors manger une cuisine indienne mais on ne souhaite pas nécessaire­ment la manger tous les jours », explique Célina Maurel. Quant à l'apport nutritif, elle assure qu'une alimentati­on végétarien­ne incluant légumes, grains secs et féculents est équilibrée. Par contre le véganisme qui exclut tout produit d'origine animale, dont le lait, n'est pas totalement complet.

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