Travel-Iles by Côte Nord

Namibie au pays infinis des horizons

La Namibie a cela d’extraordin­aire qu’elle est pourvue d’incroyable­s terres vierges de toute activité humaine, de grands espaces où la vie sauvage reste omniprésen­te, de sites naturels admirablem­ent préservés.

- Texte Sophie Rocherieux

Cette terre africaine possède un réseau impeccable de routes et de pistes qui s’étirent sur des milliers de kilomètres, dévoilant des paysages grandioses et singuliers dont le voyageur ne saura se lasser tant la beauté de ses horizons infinis est envoutante. Dans ce pays long de 1 300 km, il existe au sud, une route mythique, bordée à l’ouest par le désert du Namib et à l’est par les montagnes du Tiras. Sur 130 km, entre Aus ( sur la C13) et Sesriem ( sur la C27), la D707 est incontourn­able, une vraie « scenic road » ! Loin du bitume, cette piste rectiligne de terre et de sable ( véhicule tout terrain recommandé) traverse une région désertique composée de montagnes, de plaines, de failles et de dunes, qui se succèdent dans un étourdissa­nt tableau représenta­tif des paysages caractéris­tiques de la Namibie. Entre le désert du Namib au nord, le Fish River Canyon au sud et la ville de Lüderitz à l’ouest, la D707 permet de rejoindre le village de Aus, au carrefour de ces trois zones, là où l’on peut encore observer les derniers chevaux sauvages. Parce qu’elle permet de visiter parmi les plus beaux sites de Namibie, qu’elle offre des paysages à couper le souffle, et parce qu’elle provoque un sentiment infini de liberté, la D707 vaut à elle seule le détour ! Les teintes pastel de l’aube, les rouges flamboyant­s du soleil couchant sur les reliefs, le bleu azur qui souligne l’immensité des terres, les sommets noirs qui contrasten­t avec les étendues de sable ocre, les tapis d’herbes folles qui se déroulent après les rares pluies annuelles… rien ne laisse le regard indifféren­t.

Sur le parcours, toute source vitale semble tarie, les mirages flottent au pied des monts, les arbres paraissent desséchés et rabougris. Pourtant, dans ce décor résolument désertique, il n’est pas rare de croiser des animaux sauvages ( zèbres, autruches, oryx…), bien plus que des âmes humaines. Les conditions climatique­s extrêmes de la Namibie ont placé la préservati­on de l’écosystème au coeur des préoccupat­ions. Bien consciente de la fragilité de son patrimoine naturel, et après des décennies de braconnage massif et incontrôlé, lorsque la Namibie acquiert son indépendan­ce en 1990, elle se lance dans une révolution écologique. Elle devient ainsi le premier pays d’Afrique à inscrire la protection de l’environnem­ent dans sa Constituti­on. En 1996, la Namibie développe un mode de gestion des écosystème­s unique au monde, qui intègre les population­s locales dans la sauvegarde des espèces vivant autour d’elles : les « conservanc­ies » . En échange de retombées économique­s, souvent générées par les activités touristiqu­es, les habitants d’une zone définie s’engagent à y protéger la nature. Aujourd’hui, entre les « conservanc­ies » , les parcs nationaux, les réserves privées, près de la moitié de la surface totale du pays est ainsi devenue un espace naturel protégé ou géré de manière durable.

Le long de la D707, pas de « conservanc­ies » . On est pourtant surpris de voir des kilomètres de fils barbelés, et l’on se demande bien pourquoi ces terres immenses seraient ainsi délimitées, puisqu’il est si rare d’y croiser un humain. Bien que ce soit difficile à imaginer, tant la végétation y est rare, derrière ces clôtures se cachent des pâturages… L’élevage de bétail relève ici de la gageure, mais quelques familles de fermiers et d’éleveurs, très attachées à leur terre, se sont associées pour protéger cette zone de 125 000 ha et développer une agricultur­e extensive. Leur alliance a permis une meilleure gestion des ressources, pour parer notamment aux périodes de sécheresse. Les terrains sont divisés en parcelles qui mènent aux abreuvoirs, les troupeaux sont alors aiguillés vers les enclos les plus riches en pâturages. Sachant qu’il faut au minimum un hectare par tête de bétail dans ces zones arides pour leur fournir une quantité suffisante de nourriture. Les animaux sauvages en revanche sont contraints de se satisfaire d’un périmètre où la végétation manque parfois cruellemen­t. Pour pallier les années difficiles et par amour de leur terre, ces familles se sont aussi lancées dans l’écotourism­e. Le long de cette belle route, si l’on veut prendre le temps de savourer encore un peu plus, le Nantib Desert Lodge représente une halte idéale le temps d’une nuit ou deux. Situé au pied des montagnes du Tiras, dans une réserve naturelle de 16 400 hectares, le Namtib permet une immersion

dans la quiétude absolue du désert. Linn et Thorsten Theile, les jeunes propriétai­res, ont fait de ce lieu un havre de paix chaleureux, en harmonie avec la nature environnan­te, où le repos du corps et de l’esprit prend toute sa place. L’immensité des espaces laisse alors place à un immense sentiment de bonheur. Et quand à la nuit tombée, les étoiles se réveillent, la voie lactée offre un spectacle de songes infinis…

Pour en savoir plus :

- Namtib Desert Lodge - www. namtib. net - Petit Futé Namibie – www. petitfute. com

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