coeur l'industrie touristique
Le capital humain reste encore l’atout majeur de Maurice en tant que destination touristique. Mais répond- il toujours aux nouveaux besoins d’une industrie aux exigences toujours plus grandissantes ? Du côté de l’Ahrim, on exprime des inquiétudes mais des efforts se font de part et d’autre, dans les institutions publiques et privées, mais aussi dans les hôtels pour assurer une formation qui maintient, voire rehausse, la qualité des prestations. A priori, on pourrait dire que l’état de l’enseignement des métiers du tourisme à Maurice est correct car les acteurs de l’éducation nationale et les opérateurs privés prestataires de formations, font face à des employeurs engagés, notamment sur le modèle de l’apprentissage avec l’École Hôtelière, soutient Jocelyn Kwok, directeur de l’Ahrim. Toutefois, « la principale faiblesse reste l’animation de cet ensemble face à l’évolution de la demande des employeurs, eux- mêmes de plus en plus nombreux et diversifiés » . Selon lui, « l’École Hôtelière a pendant trop longtemps été éloignée des réalités du marché ; ce n’est que tout récemment qu’il y a eu une réelle prise de conscience des nouveaux enjeux » . « La demande des employeurs non satisfaite depuis bon nombre d’années a aussi provoqué l’émergence de programmes courts ou accélérés chez de nombreux prestataires de formation privés comme publics, et le niveau de qualité demeure très variable d’une institution à l’autre. L’État a également élaboré de nombreuses incitations afin de combler les écarts, mais le résultat au
bout de 3 ou 4 ans reste trop modeste » , constate- t- il tout en concédant que « tout cela est en train d’être revu heureusement » . En effet, l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval offre aujourd’hui une vaste gamme de cours divers et variés dans les domaines du tourisme, de l’accueil et des loisirs à une population de près de 1 400 élèves dont 500 à plein temps. À côté de ce prestataire historique de près de 50 ans, de nombreuses institutions, à l’instar de Vatel ou Escoffier, ont vu le jour au fil des ans répondant à des demandes de formations plus pointues, notamment en gestion hôtelière. Aujourd’hui des cours de niveau licence ou encore master sont offerts. Les employeurs, quant à eux, conscients de leur propre besoin d’engagement, investissent également dans la formation de leurs cadres. Ainsi Beachcomber, le pionnier de l’industrie, avait déjà mis en place en 1996 une académie pour former ses artisans à ses valeurs. Du côté de Sun Resorts, autre acteur historique, « la formation est une partie intégrante de notre culture » , assure Varuna Ramlugan, directrice des ressources humaines. En fait tous les groupes, de LUX* à Beachcomber en passant par Marriott, mais aussi les hôtels comme le Hilton, le Sofitel L’Impérial ou Anahita, veillent à ce que les leurs employés soient les mieux armés pour affronter les défis sans cesse renouvelés. Tour d’horizon du secteur…