Les Seychelles
La Vallée de Mai, où certains ont cru reconnaître le légendaire Jardin d’Éden, m’évoque davantage une cathédrale de verdure : auprès des illustres cocos de mer, les troncs des pandanus, qu’arcboutent de solides faisceaux de racines aériennes, se dressent à une hauteur vertigineuse, comme les colonnes d’une nef, quand la voûte aux cent nervures du feuillage des lataniers, mieux qu’un vitrail, transpire la lumière. Quelle nymphe vit donc en ce lieu enchanteur, parmi le sable fin comme paillettes d’or, et parmi le lagon, qui miroite au soleil tel cristal ou melchior ? Quelle déesse, un soir, secouant sa tunique, épandit sur la terre quelques grains de poussière, qui, le matin, formaient, fantasques, çà et là, ces roches granitiques ?