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Plaisirs d'antan : le café fait maison

A l'heure des cafés de marques, certains Mauriciens attachés aux traditions préfèrent faire eux- mêmes leur café de façon artisanale. A l'instar de Rico L'Intelligen­t, propriétai­re du restaurant Le Palais de Barbizon, à Chamarel.

- T : (+ 230) 483 4178

Maurice est surtout connue comme étant un pays producteur de sucre et de thé mais on trouve également des petites production­s de très bon café. Introduits par les Français pendant la colonisati­on, les caféiers sont aujourd'hui cultivés sur une centaine d'hectares principale­ment à Chamarel. « Auparavant, les gens faisaient leur café eux- mêmes parce qu'ils n'avaient pas les moyens d'acheter du thé. Le café fait partie inhérente de la vie à Chamarel, au même titre que la Terre des sept couleurs ou encore la cascade » , nous Rico, devant sa « karay lafont » placée sur un feu de bois. C'est dedans qu'il fait griller les grains verts de café après que les fruits rouges, qu'on appelle « cerise » , aient été cueillis, puis dépulpés. On est d'ailleurs en pleine période de récolte, qui débute en avril pour terminer en juillet. Rico L'Intelligen­t nous explique que le caféier peut devenir très haut mais que, pour faciliter la récolte, on le garde à hauteur de la taille. Les grains de café verts n'ont ni odeur, ni goût, ce qui peut surprendre. Ce n'est que pendant la torréfacti­on qu'ils libèreront leurs aromes. « Afin que les grains de café grillent de manière homogène, il est essentiel de les remuer tout le temps » , fait ressortir Rico L'Intelligen­t en touillant de façon énergique. Puis, une fois les grains devenus noirs, on y ajoute une bonne quantité de sucre pour obtenir des grains légèrement caramélisé­s. « Bann grandimoun­n ti pe fer sa, koum sa mem ki noun aprann fer li. » Un délicieux parfum de café s'élève alors de la poêle de fonte… Une fois bien caramélisé­e, la mixture est versée sur une grande plaque en métal beurrée afin que cela ne colle pas. Il faudra ensuite attendre un petit moment que le tout refroidiss­e et durcisse. Puis, vient le moment d'écraser les morceaux de grains caramélisé­s dans un mortier en fer forgé jusqu'à ce que le café soit parfaiteme­nt moulu. « Comme vous pouvez le constater, c'est un travail minutieux mais cela en vaut la peine. C'est une tradition qui se perd, ce serait dommage que les prochaines

génération­s ne sachent pas comment le café se faisait dans le temps. » Puis vient l'heure de la dégustatio­n ! Le café est mis dans « lagreg granmere » - dans ce cas un filtre en tissu, puis on y fait passer de l'eau bouillante pour que le liquide coule dans un récipient. Le café est plutôt doux et a un petit goût caramélisé, mais sans le punch auquel on pourrait s'attendre pour du café torréfié de façon artisanale. A découvrir quand vous passez par Chamarel !

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