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Refraction : le drame des océans vu par Joshila Dhaby

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Des îles de plastique flottantes, des mammifères morts en avalant du plastique ou empêtrés dans des filets abandonnés, des coraux blanchis et dégradés, des marées dévastatri­ces… Des drames qui concernent l'océan Indien mais aussi toutes les mers du monde et qui interpelle­nt Joshila Dhaby. Figure du street art à Maurice et dans le monde, l'artiste en fait le thème de son exposition « Refraction : Ocean state citizens » qui se tient à l'Aventure du Sucre jusqu'au mois de juin 2020.

Atravers une vingtaine de pièces, tableaux et sculptures, Joshila Dhaby promène son regard sur ce qui se passe dans nos océans. Loin d'être un manifeste politique, cette première exposition solo de l'artiste qui s'est fait connaître à travers ses fresques pour le projet « Moris Dime » , mais aussi à Moka et Bois Rouge, et en participan­t à des festivals internatio­naux à Copenhague, Brighton et Miami, invite les gens à s'interroger. « La nature n'a pas besoin de l'homme mais l'homme a besoin de la nature : l'exposition montre comment celui- ci interagit avec elle, sa responsabi­lité et en particulie­r celle des jeunes » , explique l'artiste. « Pour comprendre la nature autour de nous, il faut savoir ce qui se passe et souvent l'homme ne le sait pas ; il faut d'abord prendre conscience avant d'agir » . Pour ce travail dont la réflexion a commencé il y a deux ans, Joshila s'est fait aider par son fils, Vashish, étudiant en vidéo production, qui a réalisé les photos. Elle nous montre bien évidemment la faune animale mais aussi des figures humaines extrêmemen­t poétiques, d'hommes, de femmes et d'enfants marqués par l'univers marin. « C'est un travail très complet qui couvre divers aspects, que ce soit les profondeur­s, les tortues marines, la faune » , commente l'océanograp­he Vassen Kaupaymoot­hoo. « Cette exposition nous permet de retrouver ce lien qui existe entre nous et les océans comme îliens et aussi d'entrevoir l'avenir de façon différente ; Joshila nous donne un angle artistique et je crois que cet angle là vient nous chercher au plus profond de nous- mêmes ; cette vibration qui nous rappelle que la vie est née dans les océans : nous sommes composés à 61 % d'eau, que notre sang est salé » . Pour le scientifiq­ue, l'humain est un drôle d'animal. « Tant qu'il n'est pas confronté au danger ou à une menace existentie­lle, il ne vas pas agir. Certes, les scientifiq­ues annoncent les pires choses pour 2050 mais je reste optimiste car c'est dans l'adversité que l'homme donne le meilleur de lui- même, les jeunes se mobilisent, agissent et demandent aux adultes d'agir » , affirme- t- il.

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