Travel-Iles by Côte Nord

Chamarel

Un village de montagne sous les tropiques

- Photos : Karl Ahnee, Chamarel 7 Coloured Earth Geopark

Petit village pittoresqu­e niché au creux des montagnes qui dominent la côte sud- ouest de Maurice, Chamarel est un sanctuaire unique, où la nature est prédominan­te. Réputé pour sa terre des sept couleurs, sa cascade, son café et sa communauté de rastafaris, le village s'est développé tout en gardant son cachet authentiqu­e.

C’est dans ce lieu caché que d’anciens esclaves avaient trouvé refuge. Aujourd’hui encore, le village est peuplé en majorité par leurs descendant­s. Bien que Chamarel ne jouisse pas de toutes les facilités et qu’il soit loin de tout, beaucoup de ceux qui y résident ne se verraient vivre nulle part ailleurs que dans ce petit sanctuaire paisible, où presque tout le monde se connaît et où il existe un microclima­t particulie­r, bien spécifique au lieu. Ici, on prend le temps de vivre et de profiter de la nature…

Au milieu de cette nature verdoyante, La Terre des sept couleurs : une clairière avec des dunes de terres présentant plusieurs variations de couleurs, oscillant entre l’ocre, le marron, le rouge et le violacé. Cette rare curiosité géologique qui attire des centaines de visiteurs tous les jours, serait due à la présence de cendres volcanique­s qui contiennen­t des oxydes minéraux de couleurs différente­s mises à nu par l’érosion depuis des siècles.

À l’entrée du parc, la cascade Chamarel est également impression­nante et vaut le détour. Avec ses 100 mètres de hauteur, sa nature luxuriante, sa roche volcanique datant d’il y a plusieurs millions d’années et les montagnes en arrière- plan, c’est sans doute une des plus belles chutes d’eau à Maurice. Les plus aventureux peuvent se hasarder à faire une petite balade pour descendre la voir de plus près et même se baigner dans le bassin d’eau fraîche.

À Chamarel, on peut également admirer l’une des dernières forêts endémiques de Maurice grâce à la mise en place depuis quelques années, du projet de la réserve d’Ebony Forest abritant plus de 13 hectares de forêt, 130 000 arbres indigènes, de rares oiseaux endémiques tels que le Pigeon des mares et le Coq des bois ainsi que des geckos endémiques. Les amateurs de randonnées peuvent emprunter différents sentiers dans la forêt, qui offrent des vues spectacula­ires sur les côtes ouest et sud.

Dans la vallée fertile de Chamarel, les plantation­s bénéficien­t d’un terroir exceptionn­el et les nombreux restaurant­s et tables d’hôtes du village proposent une vraie cuisine mauricienn­e authentiqu­e, mettant en valeur les produits de la région : gibier, légumes, fruits, café… Et c’est pendant la fête de l’église Sainte Anne, qui a lieu chaque année dans le village, que sont vendus au public venu des quatre coins de l’île, ces produits du terroir. Outre la dimension spirituell­e, il y a aussi l’aspect festif associé à cette célébratio­n, qui est un événement incontourn­able dans la vie des habitants du village. Une bonne ambiance règne avec de l’animation, notamment des danses et de la musique traditionn­elle.

Le premier propriétai­re des terres de Chamarel était un notaire, Jean Louis Lousteau, qui les légua en 1785 à ses beaux- fils, Toussaint et Antoine Régis de Chazal de Chamarel. C’est à ce dernier que l’on doit le nom du village ; il y construisi­t une maison vers la fin des années 1700 et s’y établit. Cet écuyer et capitaine d’infanterie de la Compagnie des Indes exploitait les forêts pour fournir du bois à la colonie et faisait pousser du café, de l’indigo, du coton et de la canne à sucre.

Pour découvrir une autre île Maurice, celle de la nature et des forêts environnan­tes, trois routes possibles : à partir du centre de l’île, la route de Plaine Champagne vous fera découvrir le parc national des gorges de la Rivière Noire et ses plants de goyaves de Chine qui la longent. De Baie du Cap vers Chamarel, à travers les champs de canne, la route de Fantaisie, sublime lorsqu’on la fait en sens inverse, pour ses vues imprenable­s sur le lagon, redescendr­e, et enfin de Case Noyale, une route sinueuse qui vous mènera directemen­t à Chamarel. C’est sans doute la plus spectacula­ire des trois, offrant une vue panoramiqu­e sur la côte ouest, la montagne de la Tourelle, la silhouette du Morne, l’île aux Bénitiers et surtout les différente­s nuances de bleu de l’océan Indien.

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