Didier Dogley « Nous ne souhaitons pas accueillir plus de 500 000 touristes par an »
Tout va bien pour le tourisme aux Seychelles avec des arrivées en hausse constante et la construction de nouvelles chambres. Pour autant, il y a un seuil à ne pas franchir, affirme Didier Dogley, ministre du Tourisme des Seychelles, qui était à Maurice au mois de mai pour une conférence sur la connectivité dans l'océan Indien.
Vous êtes en place depuis maintenant une année ; dans quelle direction va le tourisme aux Seychelles ?
Nous avons maintenant un nouveau master plan et une nouvelle stratégie pour les trois prochaines années, qui s’appelle Destination 2023. Le plan vient d’être approuvé par le Conseil des ministres. Nous travaillons aussi sur un projet de loi pour un encadrement légal du secteur qui devrait être complété fin juin.
Quels sont les grands axes de ce Master plan ?
Il y en a huit. Les axes majeurs sont la définition d’une nouvelle marque, c’est- à- dire comment mieux développer et présenter aux différents marchés ; la diversification des produits pour aller au- delà de la plage et des montagnes, les activités maritimes etc.
Par exemple?
On y travaille encore mais on voudrait notamment mettre en avant le night- life, ou encore le parapente et le trail. Un autre axe est le développement technique des ressources humaines, c’est- à- dire la formation. Il y a certes déjà des programmes pour former les Seychellois à des niveaux de gestion mais on souhaite mettre en place des formations encore plus pointues, plus professionnelles.
A ce jour, êtes- vous satisfait de la situation du tourisme en termes d'arrivées notamment ?
Nous avons très bien fait en 2018 avec un nombre d’arrivées record de 362 000 visiteurs et des recettes en hausse de 16 % par rapport à l’année précédente
Comment expliquez- vous cela ?
Les marchés traditionnels, allemand, français, européen en général ont été positifs, ce qui a largement compensé les baisses sur les marchés sudafricain et chinois.
Et cette année, prévoyez- vous de continuer sur la même tendance ?
Oui, 2019 a bien commencé par une hausse de 13 % sur le premier trimestre. Et pour le mois d’avril, nous avons enregistré une hausse de 19 % par rapport à 2018. Par contre, cela ne s’est pas répercuté au niveau des recettes et nous sommes en train de voir cela.
A ce propos, quel est le nombre de touristes idéal pour vous ?
On y travaille justement. On est à 6 000 chambres actuellement et on a accordé 3 000 chambres additionnelles, mais nous n’irons pas au- delà car nous estimons que le chiffre de 500 000 touristes est le grand maximum que les Seychelles puissent accommoder. Nous n’avons pas les infrastructures et les ressources humaines pour accueillir plus de visiteurs.
Et quid du marché des croisières ?
Le tourisme de croisière représente plus de 10 % des visiteurs avec 43 000 en 2018, mais nous ne les comptons pas dans les statistiques des arrivées qui dépasseraient alors les 400 000. Ceci dit, nous ne voulons pas avoir une masse trop importante de ce type de visiteurs afin de sécuriser le territoire et les passagers.