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Le Moutya

bientôt inscrit au patrimoine culturel mondial

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Se réunir autour d'un feu de camp pour raconter ses joies et ses peines est une tradition bien ancrée dans les îles. La musique et la danse y ont une place prépondéra­nte comme le Moutya aux Seychelles. Cette tradition qui remonte au temps de l'esclavage pourrait désormais figurer au patrimoine culturel de l'Unesco.

En 2018, le ministère de la Culture des Seychelles a soumis des documents à l’Organisati­on des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO) afin que la danse de Moutya soit considérée comme un patrimoine culturel. C’est la troisième fois que les Seychelles tentent de faire reconnaîtr­e cette danse traditionn­elle. « Nous avons soumis notre candidatur­e à l’UNESCO et celle- ci a été acceptée. Cette année, nous passerons au niveau des comités où notre demande sera analysée et évaluée de manière approfondi­e afin de déterminer si le Moutya peut être considéré comme un patrimoine national » , a déclaré Cécile Kalebi, secrétaire principale à la culture. Le Moutya est une danse traditionn­elle semblable au

sega. Le rythme de cette danse provient d’un tambour fait de peau de chèvre séchée, qui doit être chauffé avant le début des percussion­s. Les chansons qui accompagne­nt la danse racontent les difficulté­s de la vie quotidienn­e. On estime que ce sont les esclaves africains qui ont commencé le Moutya. Cécile Kalebi a expliqué qu’il était important pour les Seychelles de posséder un patrimoine culturel car il existe actuelleme­nt deux sites du patrimoine mondial de l’environnem­ent. Ce sont la Vallée de Mai, une réserve naturelle sur Praslin, la deuxième île la plus peuplée, où le coco de mer endémique pousse à l’état naturel. Le deuxième site est l’atoll d’Aldabra.

Bonne réputation

« Les héritages culturels nous lient à notre histoire et placent notre pays sur la carte du monde. Déjà, nos deux sites du patrimoine national donnent aux Seychelles une bonne réputation. Beaucoup de personnes qui suivent ces applicatio­ns veulent que cela se produise dans le pays d’origine. Notre objectif est également de garder ces choses en vie afin d’attirer les touristes mais aussi de nous rendre fiers en tant que nation. » La décision de faire du Moutya un patrimoine culturel intervient un an après la soumission du dossier final pour que Venn’s Town, site des ruines d’une ancienne communauté de missionnai­res, devienne le troisième site de l’archipel au patrimoine mondial. Les ruines missionnai­res de la ville de Venn - du nom

d’un missionnai­re de l’église Henry Vence, qui a créé la communauté - sont situées sur les collines de l’île principale de Mahé, au sud- ouest du parc national du Morne Seychelloi­s. C’est un lieu unique, d’une valeur historique, culturelle, esthétique et écologique.

Pays multicultu­rel

Julianne Barra, chargée de recherche principale pour le patrimoine national des Seychelles, explique que ce site est l’un des plus renommés des îles, avec une histoire riche et où des fondations ont été posées pour le système éducatif de celles- ci. « La ville de Venn a été fondée vers 1875. C’était une colonie de plantation­s de vanille et de patchouli, entre autres. Ce lieu peut être considéré comme la base de l’éducation formelle, car c’était le site de la première école pour les enfants des esclaves libérés » , a- t- elle déclaré. La secrétaire principale du départemen­t de la culture a expliqué que les Seychelles avaient déjà une politique culturelle, mais que, compte tenu de l’évolution du monde, le pays devait revoir ses stratégies. « Notre pays devient de plus en plus multicultu­rel et notre souhait est de protéger notre culture créole. Dans cette optique, nous viserons la préservati­on et la protection de notre identité créole » , a conclu Cécile Kalebi.

« Nous avons soumis notre candidatur­e à l’UNESCO et celle- ci a été acceptée... »

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