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[ ART & CULTURE ]

Depuis l'âge de seize ans, les mains agiles de Reotee Bulleeram s'activent pour fabriquer ces paniers de vacoa typiques de Maurice. À Brisée Verdière, sa boutique, où sont suspendus des paniers colorés de toutes dimensions, est un arrêt obligatoir­e.

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· Vannerie, les paniers de Mme Bulleeram · Salim Currimjee, pour que l’art soit accessible à tous

Mme Bulleeram a découvert cet art auprès de sa belle-mère après son mariage. « Mon mari travaillai­t aux champs et ce qu’il gagnait ne suffisait pas pour faire bouillir la marmite. J’ai dû apporter ma contributi­on. On élevait des vaches, j’ai aussi travaillé aux champs et je me suis mise à la vannerie. C’est ma belle-mère qui m’a initiée à cet art. A cette époque, un panier valait entre 20 et 25 sous ».

Le vacoa provient de la cour de la famille mais parfois, en période de manque, il faut en acheter, nous déclare-telle tout en continuant à travailler les lanières de vacoa. « Pour arriver à ces lanières, il faut du temps. D’abord, on coupe les feuilles de l’arbre. Ensuite, il faut enlever les épines qui se trouvent tout au long des deux bords de la feuille. Puis, on les fend dans le sens de la longueur sur une largeur d’environ un à trois cm selon les produits à fabriquer. Vient ensuite la période de séchage qui peut prendre une ou deux semaines selon le temps qu’il fait et aussi la largeur des feuilles. Il est important de ne pas rater cette étape car s’il y a trop d’humidité dans les feuilles, les paniers risquent de pourrir ».

Mme Bulleeram fabrique différents types de paniers, aussi appelés « tentes » à Maurice; du petit panier pour le déjeuner des écoliers aux « tentes bazar » pour faire son marché de légumes.« Il y a principale­ment deux méthodes pour tresser les paniers : la corbeille et le carré couvert. Le temps requis pour en fabriquer un varie selon la taille et la méthode. En moyenne il faut entre deux à quatre heures pour compléter un produit ».

Une fois les paniers terminés, la vannière les entrepose chez elle s’il s’agit de commandes, mais en général, elle les expose pour la vente. « Auparavant, on les suspendait au bord de la route sur des rondins. C’était pénible car, dès qu’il commençait à pleuvoir, il fallait courir ramasser les tentes. Puis on les ressortait après la pluie. Quand il pleuvait pendant des jours, il n’y avait aucune vente. Après des années de labeur, nous avons pu construire une petite boutique en tôle ».

Avec le temps, le raphia est venu étoffer la production de la famille Bulleeram. « Il est un peu plus solide et durable et surtout étanche. D’autre part, il permet de faire des tentes colorées. ». Alors, si vous passez par Brisée Verdière, n’hésitez pas à vous arrêter à la boutique des Bulleeram pour un produit artisanal authentiqu­e qui vous aidera pour vos courses ou pour transporte­r votre déjeuner.

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