Pêche au poulpe :
Une histoire de femmes
Un des mets les plus reconnaissables de la culture rodriguaise est sans doute le poulpe (« ourite » pour les locaux). Pratiquée généralement par les femmes comme moyen de subsistance, la pêche au pouple est devenue aujourd'hui un emblème de la culture rodriguaise.
patience est le maitre-mot pour la pratique de cette activité car il faut se mettre en route pour la mer avant les premières lueurs du soleil. Mère Nature est celle qui dicte le jeu dans cette aventure, car pour dénicher l’ourite, il est vital de prendre en compte la marée. La pêche se fait généralement à marée basse.
C’est dans l’immense lagon turquoise que, tôt le matin, les femmes quittent foyer et enfants, chaussent leurs bottes, s’arment d’une pique (morceau de fer utilisé pour empaler le poulpe) et marchent des kilomètres pour trouver le précieux animal. L’oeil aguerri des femmes cherche les creux et les trous où se réfugie l’experte en camouflage. Les spots les plus prisés pour la pêche au poulpe sont dans le nord et le sud de l’ile.
La pêche dure jusqu’à la montée de la marée. Pratique non-contrôlée pendant très longtemps, la pêche au poulpe est désormais réglementée afin de ne pas épuiser les réserves et de protéger l’environnement marin. Cette réglementation instituée par le gouvernement régional a permis un accroissement significatif de l’espèce après plusieurs années de déclin du poulpe dans le lagon. Depuis 2012, les efforts des autorités portent leurs fruits avec l’accroissement du nombre d’ourites pêchées. Une initiative qui est aujourd’hui applaudie à Rodrigues et fait des émules pour la réglementation d’autres espèces marines.
Le poulpe est une des composantes de la cuisine traditionnelle de l’île et est souvent accompagné de riz-mais et de haricots rouges produits localement, formant ainsi le plat typique rodriguais.
Le poulpe frais est préparé en salade ou en curry ; mis à sécher, il est aussi utilisé comme condiment avec du piment.