Travel-Iles by Côte Nord

Une flore unique & endémique

- Texte et photos Charline Bakowski

La Réunion fait partie de ces îles intertropi­cales et notamment de ces 34 « points chauds » de la biodiversi­té dans le monde. L'île regorge ainsi d'une flore unique en son genre et compte plus de 1 000 espèces, dont des centaines sont endémiques. Plongeons au milieu de ces fleurs, plantes et arbres faisant la richesse de la culture réunionnai­se.

On ne peut imaginer La Réunion, sans avoir en tête ses filaos, ses incontourn­ables flamboyant­s et aux fleurs rouges sang à la période de Noël, ses bougainvil­liers roses et violacés qui apportent pep’s et chaleur aux coins des rues, ou encore la magnifique odeur que dégage les frangipani­ers. Côté fruits, on pense aux tamarins, aux ti’jacques, aux longanis, aux letchis ou encore aux goyaviers… la liste est longue, tout comme du côté des légumes, où l’on peut notamment citer les chouchous, le manioc ainsi que toutes sortes de brèdes. Plantes ornemental­es, de rocailles, à parfums ou encore endémiques, La Réunion dispose d’une flore unique qui éveille tous les sens. Chaque personne posant un pied sur son sol ne peut rester de marbre face à ce spectacle de la nature.

L’île a des espèces dites indigènes, autrement dit naturellem­ent installées, et des espèces exotiques importées par l’Homme. En effet, au-delà de cette semence naturelle venue par les courants terrestres et marins, les cyclones ou encore les oiseaux, de nombreuses espèces ont vu le jour sur l’île depuis le 17e siècle grâce aux mains de l’homme et de leurs échanges.

Au total, près de 1750 espèces sont répertorié­es sur l’île, dont plus de 800 indigènes. Parmi elles, on compte également plus de 250 espèces endémiques, c’est-à-dire présentes uniquement à La Réunion. Ce qui contribue à un véritable patrimoine reconnu mondialeme­nt. De nombreux villages, lieux-dits ou ravines portent notamment le nom d’une de ces plantes endémiques comme Bois de Nèfle notamment été utilisé dans un quartier de la ville de Saint-Denis et de Saint-Paul, mais aussi pour des noms de rue.

Des plantes aux talents cachés

Derrière ces fleurs pleines de couleurs se cachent souvent des plantes aux vertus incroyable­s. La Réunion est notamment la reine du curcuma, aussi appelé safran pays. D’autres plantes, d’apparence anodine, ont également un pouvoir caché. C’est le cas de l’ylang-ylang. Au-delà de sa bonne odeur, elle est utilisée pour lutter contre l’anxiété, la nervosité ou encore les troubles cardio-vasculaire­s. Chaque plante se développe à son rythme et dans un certain milieu. En effet, il existe plus de 100 micro-climats à La Réunion. Ce qui permet à l’île de cultiver une végétation aussi unique que diversifié­e. Ainsi existent à la fois une très faible végétation, comme dans la zone volcanique, mais aussi des forêts beaucoup plus denses, comme à Bébour ou à Bélouve. Et c’est notamment ce qui fait une des richesses de l’île. Pour découvrir de plus près toutes ces plantes, de nombreux jardins botaniques font la lumière sur ces multiples espèces. Comme le Jardin d’Eden, à Saint-Gilles, le Jardin des parfums et des épices à Saint-Philippe ou encore le Domaine du Café grillé à Saint-Pierre. Avec sa palmeraie, sa bambousera­ie, ses fruitiers, ou encore ses cultures comme la canne à sucre, le café ou la vanille, le Domaine du Café du Grillé est, selon nous, l’immanquabl­e pour connaître de manière large et approfondi­e cette flore. Des profession­nels passionnés vous accueillen­t et vous accompagne­nt, tout en faisant la part belle à cette richesse réunionnai­se.

Des espèces menacées et des espèces envahissan­tes

Ces nombreuses espèces importées au fil des années par l’homme sont devenues aujourd’hui un réel danger pour la flore indigène réunionnai­se, qui plus est pour ses espèces endémiques. Récemment, la DEAL - direction de l’Environnem­ent, de l’Aménagemen­t et du Logement de La Réuniona classé 150 plantes comme « envahissan­tes ». Ces plantes exotiques sont dites dangereuse­s, non pas pour la santé de l’Homme, mais pour l’environnem­ent naturel de l’île. Elles se développen­t à une vitesse folle, occupent une place de plus en plus importante, en négligeant ainsi l’espace de développem­ent des plantes endémiques.

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