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Caudan Arts Centre Une année de bonheur culturel

Le 1er décembre 2018, le Caudan Arts Centre ouvrait ses portes pour dynamiser la vie culturelle à Maurice. Un peu plus d'un an et 110 spectacles plus tard, le défi est relevé. Ashish Beesoondia­l, directeur du théâtre et du centre, nous raconte ce challeng

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Quand René Leclézio, promoteur du projet, appelle Ashish Beesoondia­l, il y a trois ans, pour lui proposer de prendre la direction du projet de théâtre au Caudan Arts Centre, il n’hésite pas une seconde avant d’accepter. Lui qui a découvert le théâtre lors de ses études de lettres en Inde, ne vit plus que pour cela. Alors enseignant au Mauritius Institute of Education (MIE), il s’est fait connaître au public par sa brillante adaptation en créole de Porgy and Bess de George Gershwin. C’est d’ailleurs cette pièce qui va lancer la première saison.

Le travail d’Ashish ne se résume pas à la réalisatio­n de pièces de théâtre. « Mon cahier des charges était le suivant : emmener une direction artistique au niveau du théâtre mais aussi de la musique, de la danse et des beaux-arts. J’oeuvre aussi pour la formation et le développem­ent de l’art. Mais dans un premier temps, il m’a fallu surtout travailler pour que le Caudan Arts Centre devienne un espace de diffusion pour les spectacles ».

Effervesce­nce

Ashish reconnaît qu’il lui a fallu du temps pour s’approprier ce nouveau rôle de directeur qui compte beaucoup plus d’administra­tif que de créatif auquel il était habitué jusqu’ici. « Le montage des spectacles demande beaucoup de travail en amont ; il faut avoir le contact des artistes, trouver un juste milieu entre

ce qu’ils recherchen­t et ce que nous pouvons leur offrir, sans oublier le côté financier. Il a fallu aussi créer une banque de données des artistes avec lesquels on peut travailler ».

Dans un premier temps, le directeur a beaucoup puisé dans son propre réseau d’artistes. Il a aussi eu la chance d’avoir des artistes en vacances à Maurice comme ceux qui viennent pour les Théâtrales avec Pascal Legros, un habitué, qui semble avoir enfin trouvé son théâtre sur l’île.

« Cette première année a surtout été axée sur la recherche des spectacles qui attirent du monde, que ce soit de la culture occidental­e, indienne, chinoise ou tout simplement mauricienn­e. Ainsi, parmi les spectacles qui ont le plus marché, on retrouve O Ré Piya, danses et chants un peu à la Bollywood, les Théâtrales, la pièce de Philippe Houbert ou encore le groupe Latanier avec ses chansons engagées ; il faut dire que les concerts classiques ont également été bien reçus même si le public était moins présent. Donc, une programmat­ion éclectique qui a plu à chaque fois ».

Ashish note néanmoins que le public est plus attiré vers des comédies. « On a l’impression que les gens privilégie­nt le côté détente plutôt que le côté artistique des spectacles. Les pièces dramatique­s marchent mieux quand elles sont plus spectacula­ires avec des artifices ». Néanmoins, il se réjouit d’une effervesce­nce pour la culture à Maurice depuis quelque temps parce que, « d’une part les Mauriciens sont plus à l’aise financière­ment., mais aussi car il y a une réelle volonté de découverte pour d’autres loisirs ». Le centre vient donc à point nommé. « Je crois que les gens apprécient cet espace et son intimité. Il peut paraître petit mais c’est réaliste par rapport à l’espace disponible sur le site, mais aussi à la capacité de remplir la salle dans le contexte mauricien à ce stade. La philosophi­e du centre est d’être un lieu de rencontres des cultures, un lieu fédérateur. »

Carré d’As est situé à Tamarin, au coeur de cette région prospère de notre île, cotoyant résidences luxueuses et centres commerciau­x haut-de-gamme. Composé essentiell­ement de maisons « lakaz tol », cette petite communauté présente, audelà de sa pauvreté matérielle, une grande richesse sociale et humaine. Des familles y vivent harmonieus­ement depuis des génération­s, dans l’attente de l’issue d’un projet de relogement mené par les ONG locales, qui pourrait voir l’ensemble de cette communauté déplacé vers un nouveau foyer.

Mathieu Pigeot

Ayant vécu en Australie jusqu’en 2018, Mathieu explore la philosophi­e et la photograph­ie lors de ses études universita­ires. L’artiste développe alors des séries d’images autour de thèmes tels que le temps et l’espace, l’opposition du réel et de l’imaginaire, et l’urbanisme. Depuis son retour à Maurice, Mathieu se consacre au développem­ent de ses idées dans le contexte mauricien, ainsi qu’à la documentat­ion de la condition sociale locale.

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