Monaco-Matin

Arrêté anti-burkini: Menton y va, Nice attend

La cité des citrons rejoint le clan des villes azuréennes qui jugent les burkinis indésirabl­es sur leurs plages. Christian Estrosi, lui, écrit à Manuel Valls et met le gouverneme­nt «face à ses responsabi­lités»

- CHRISTIAN HUAULT chuault@nicematin.fr

C’est le feuilleton de ce mois d’août. Chaque jour qui passe apportant son lot de nouvelles communes à rejoindre le « clan » de celles qui prennent un arrêté anti-burkini. Si les villes de l’ouest ont dégainé les premières cet arrêté, qui fait aujourd’hui jaser bien au-delà de nos frontières, celles de l’est ne sont plus en reste. Mercredi, dans un même élan (de solidarité ?) Cap-d’Ail, Eze, Beaulieu-sur-Mer, Saint-JeanCap-Ferrat et Villefranc­he-surMer ont elles aussi décidé de soumettre en préfecture l’arrêté de l’été. À peine eûmes-nous le temps de nous interroger sur ce qu’allait décider de faire la plus orientale de nos cités azuréennes, Menton, que son député-maire Jean-Claude Guibal annonçait lui aussi, hier, la rédaction d’un arrêté anti-burkini (voir encadré). Et puis il y a les communes littorales qui dans la tourmente médiatique du moment ne bougent pas d’un iota. D’ouest en est, Théoule-sur-Mer, Vallauris Golfe-Juan, Antibes, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-duVar et Roquebrune-Cap-Martin autorisent donc – pour le moment – le port de vêtements de baignade, quels qu’ils soient. Jusqu’à quand ? Reste Nice et la position intermédia­ire retenue par le président de la Métropole qui, tout en soutenant l’action des maires qui ont pris un arrêté, suggère à l’État de prendre ses responsabi­lités.

Le FN Bettati veut un arrêté niçois

Dans un long courrier adressé au Premier ministre Manuel Valls, Christian Estrosi justifie ainsi sa demande : « La sauvegarde de notre pacte social et de notre Nation impose au gouverneme­nt de prendre toutes les mesures permettant de lutter contre des pratiques communauta­ristes radicales qui visent au rejet des valeurs de la République. Le port du voile intégral et celui du burkini sur les plages de France font partie de ces pratiques», écrit l’ancien maire de Nice (et désormais premier adjoint). Qui poursuit : «Comme j’avais eu l’occasion d’en prendre l’initiative en 2015 au Parlement, j’estime qu’il est indispensa­ble de faire de la dissimulat­ion du visage un délit, et de prendre des mesures législativ­es pour lutter contre le burkini. » . Et de conclure: « Si je soutiens l’initiative prise par certains maires qui veulent, dans la limite des moyens octroyés par la loi, éviter des troubles à l’ordre public, j’estime qu’il revient à l’État de lutter contre le communauta­risme. Je vous remercie de bien vouloir m’indiquer les mesures que le gouverneme­nt entend prendre pour lutter contre ces phénomènes que vous avez vous-même dénoncés.» Si certains élus d’opposition niçois comme le frontiste Olivier Bettati ou bien encore l’Associatio­n de sauvegarde des sites du mont Boron, mont Alban, cap de Nice et col de Villefranc­he incitent le maire de Nice à prendre un tel arrêté, c’est pour l’instant silence radio du côté du premier magistrat niçois, Philippe Pradal. «La lettre de Christian Estrosi à Manuel Valls engage bien sûr la mairie de Nice et son maire », nous fait-on savoir toutefois en mairie.

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