Monaco-Matin

Amendes à Grand Var : la polémique enfle

- MARIELLE VALMALETTE mvalmalett­e@varmatin.com 1. Groupement d’intérêt économique, qui rassemble les commerçant­s du centre commercial. 2. À Grand Var, le nombre de voix est proportion­nel à la surface du commerce.

La polémique ne cesse d’enfler et les soutiens d’affluer depuis qu’un commerçant de Grand Var Est (La Valette La Garde) a reçu une amende de plus de 186 000 euros pour avoir refusé d’ouvrir le 14 juillet dernier. Au moins 12 commerçant­s du centre commercial se sont vus notifier des amendes se chiffrant à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Hier, ces gérants ont reçu de nouveaux soutiens de poids, venus en personne à la brasserie Le Phénix. Des supporters qui ont bien l’intention d’en référer au plus haut niveau de l’État. Le vice-président de la chambre de commerce et d’industrie du Var, Bernard Grech, a dénoncé «l’opacité du GIE » dont certains commerçant­s affirment ne connaître ni les statuts ni le règlement intérieur. «On a même des difficulté­s à connaître le vrai bailleur, qui est la SCI Printemps La Valette, filiale d’une autre société laquelle est aussi une filiale d’Axa», assure Philippe Madau, des Cuirs Saint-Germain. Pour M. Grech, ces pénalités ne relèvent pas «d’un comporteme­nt sérieux d’un propriétai­re vis-à-vis de son locataire, sauf s’il cherche à le faire partir. Il semble que dans cette affaire il y ait une volonté de nuire. Quand on met des amendes pareilles, c’est qu’on leur tire dessus». Il s’apprête à saisir le préfet du Var pour défendre « le principe d’équité »et« l’activité économique » du départemen­t.

«Abus de pouvoir»

Choqué par cette affaire qui a pris une tournure nationale, le président de la Confédérat­ion des commerçant­s de France, Francis Palombi, a interrompu ses vacances en Lozère pour se rendre également à Grand Var Est, hier. Selon lui, « le GIE fait preuve d’abus de pouvoir »et « crée une ségrégatio­n des commerçant­s indépendan­ts». Il estime que «c’est la liberté d’entreprend­re qui est attaquée, car un commerçant doit être libre d’ouvrir ou pas » son magasin. Il compte bien porter l’affaire directemen­t devant le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qu’il rencontre régulièrem­ent. «Il faut redéfinir des règles, pour que chaque commerce soit égal à une voix dans les GIE

et qu’il y ait plus de démocratie participat­ive ». Enfin, Antoine Picard d’Estefan, Toulonnais et directeur de cabinet du député-maire d’Orange, a lui aussi tenu à être aux côtés de ces commerçant­s «qui ont le droit de défendre le repos dominical selon le souhait de leurs salariés ». Sur le plan juridique, Me Ouahab Bourekhoum, avocat du gérant de la brasserie Le Phénix, conteste l’amende de 186 624 euros auprès du tribunal de commerce. Selon lui, elle ne repose sur aucun fondement légal. Après s’être exprimée une première fois, la direction de Grand Var est restée, depuis, muette. Le président du GIE n’a quant à lui jamais donné sa version des faits.

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(Photo Dominique Leriche) Les soutiens des commerçant­s sanctionné­s pour n’avoir pas ouvert le  juillet dernier ont bien l’intention d’en référer au plus haut niveau de l’Etat.

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