Hollande: « C’est beaucoup plus dur que j’avais imaginé »
Si je perds la présidentielle... j’arrête la politique ”
C’est dur, bien sûr que c’est dur. C’est beaucoup plus dur que ce que j’avais imaginé. » A moins d’un an de l’échéance présidentielle, François Hollande revient sur les quatre premières années de son quinquennat, dans Conversations privées avec le président (Albin Michel), paru ce mercredi. Signé par les journalistes Antonin André, chef du service politique d’Europe 1, et Karim Rissouli, chroniqueur sur France 2, ce livre sonne comme l’aveu terrible d’un chef d’Etat qui sait que sa réélection est loin d’être acquise. « Ce qui est terrible, c’est de faire un mandat présidentiel dont il ne reste rien, assure le chef de l’Etat. Moi, j’ai réglé cette question : le Mali, la réponse aux attentats de janvier, le mariage pour tous, la loi Macron... » Persuadé d’avoir laissé son empreinte sur la Ve République, il serait même presque prêt à laisser sa place à l’Elysée. « Ce n’est pas un drame si ça s’arrête. (...) C’est vrai que ça pourrait être une sorte de libération de ne plus être là », avoue-t-il. S’il n’est pas réélu, il assure qu’il
der-‘‘ mettra définitivement rière lui sa carrière politique. « Si je perds la présidentielle, j’en prendrai pour cinq ans. J’aurais 67 ans en 2022, donc, si je perds, j’arrête la politique », assure-t-il. François Hollande se félicite d’avoir choisi l’inversion de la courbe du chômage comme condition préalable à sa candidature. « Cela m’a permis de mobiliser », assure-t-il. Et si cet objectif semble de moins en moins réaliste, c’est, selon lui, la faute à pas chance. « Je comprends paradoxalement que ça va être difficile d’inverser la courbe quand le chiffre est bon ! Celui du mois d’octobre [2013]. Je suis en déplacement quand j’apprends qu’il y a vingt mille chômeurs de moins. C’est bien ! Mais pour l’inversion je me dis C’est la plus mauvaise nouvelle qui puisse arriver. (...) Je n’ai pas eu de bol. » Dans l’arène des primaires à droite, François Hollande ne voit pas d’autre vainqueur que Nicolas Sarkozy. « Je pense que s’il ne lui arrive rien, c’est lui que j’affronterai [lors de la présidentielle]. Je ne vois pas bien comment ils pourront l’en empêcher », explique-t-il. Comparé aux candidats à la primaire, Nicolas Sarkozy a « plus de qualités », affirme François Hollande. « Il a plus de défauts aussi », tempère-t-il. Avec l’ancien président, « ce n’est pas “moi, président de la République”, c’est “moi, Nicolas Sarkozy” », tacle François Hollande.