Zélimkhan Khadjiev, un Niçois en mission
Le pensionnaire du Lutte Club de Nice entre en piste aujourd’hui à Rio. En kg, l’Azuréen ne vise rien d’autre qu’une médaille pour ses premiers JO. Il n’a jamais cessé de crier son amour pour la France. Zélimkhan Khadjiev, appelez-le Zélim, est le seul lutteur tricolore en lice à Rio. Tout un symbole pour celui qui représente une nation qui l’a accueilli il y a onze ans. Un refuge pour lui et sa famille, alors que la guerre frappait sa Tchétchénie natale. Nice et l’Hexagone lui ont tout donné, depuis douze ans, et il entend bien leur renvoyer l’ascenseur aujourd’hui avec une médaille olympique. Par son parcours, ce garçon, du haut de ses 22 ans, force déjà le respect. Après avoir fui les affres d’un conflit où la raison s’ignore, l’Azuréen a façonné son intégration par la lutte. Malgré les difficultés du quotidien, le licencié du Lutte Club de Nice (LCN) a employé son énorme mental pour se forger un joli palmarès. Sur le tapis, ce spécialiste de lutte libre a décroché le bronze européen en cadets (2010) et juniors (2013), ainsi que l’or mondial en juniors (2014). Cinquième pour ses premiers Mondiaux seniors à Las Vegas l’an dernier, le pensionnaire de l’Insep a gravi les échelons pas à pas.
« Zélim est un chercheur d’or »
Aujourd’hui, pour le président du LCN Jean-Pierre Scarfone, son poulain détient la maturité nécessaire pour grimper sur le podium. « Il peut arriver en finale sans problème mais il devra prendre combat après combat. Zélim est un chercheur d’or. Le lendemain de sa défaite pour le bronze à Las Vegas, il est reparti à l’entraînement. Il était touché d’avoir fini 5e. Il ne pense qu’aux médailles. Avant de partir, il m’a dit : ‘‘ Jean-Pierre, je pars au Brésil pour une médaille, pour Nice, pour la France’’ . S’il est champion olympique ? Il ne sera plus un espoir, il deviendra une légende. » En cas de succès, le champion de France 2015 entrerait effectivement dans l’histoire. Khadjiev serait le troisième Français couvert d’or en libre après Charles Pacome (66 kg en 1932 à Los Angeles) et Emile Poilve (79 kg en 1936 à Berlin).
Son frère l’épaule
Pour l’aider dans sa quête, après un stage d’un mois à Cuba riche de trois entraînements par jour, le Niçois pourra compter sur le soutien de son frère, Zaour. Ni plus ni moins que celui qui l’a guidé jusqu’au club du Vieux-Nice. « Zélim a souhaité qu’il soit là, confie Scarfone. Ils ont fait du haut niveau ensemble et il a toujours été très important pour lui. C’est son aîné et qu’il ait quelqu’un de sa famille avec lui va lui donner une force mentale supplémentaire. » A ses côtés, le Maralpin peut aussi s’appuyer sur Ali Toumi, l’un de ses entraîneurs à Nice. « Il est prêt physiquement », confiait hier le coach en direct du Brésil. Au tirage, le Français a eu la chance d’éviter la partie de tableau du champion olympique et du monde en titre, l’Américain Jordan Burroughs, l’un des deux épouvantails de la catégorie avec le Russe Aniuar Geduev, 3e des derniers championnats du monde. « Ils ont plus d’expérience que lui », souligne Scarfone. L’Azuréen défie au 1er tour (15 heures en France) l’Indien Yadav. Un adversaire qui a déjà piégé Zélim, en contre, dans la petite finale à Las Vegas. Une revanche pourrait faire office de tremplin vers la finale attendue à 21 heures en France. Son er match à h