Toulon : le défi « jeunes »
Quatorze départs, au moins dix arrivées, un nouveau staff et des jeunes qui poussent au portillon : cet été, le RCT a encore fait sa révolution. Mais il reste un candidat sérieux au titre
La page Bernard Laporte s’est tournée au soir de la finale du Top 14 perdue le 24 juin face au Racing 92 (21-29), à Barcelone. Un échec cinglant et presque humiliant qui hante encore les nuits toulonnaises. Surtout que les Varois avaient déjà laissé filer leur triple couronne européenne face aux Franciliens en quarts de finale de la compétition (16-19). Désormais, un nouveau chapitre de l’histoire rouge et noire doit s’écrire avec Diego Dominguez comme manager. Arrivé sur la Rade début 2016 pour se familiariser avec un poste qu’il n’a encore jamais tenu, l’Argentin, ancien ouvreur international italien, a vécu un été agité, marqué par des tensions avec Mourad Boudjellal. Au final, tout semble être rentré dans l’ordre (définitivement?).
Sans renier ses ambitions
En tout cas, le RCT, dont le slogan est désormais « Ici, tout est différent », se présente avec un staff consolidé : Marc Dal Maso vient ainsi renforcer le secteur de la mêlée et l’Australien Grant Doorey celui de la défense. Nouvel homme fort du club, Diego Dominguez a fixé le cap en exigeant de ses troupes, et de lui-même, de ramener «au moins un titre» sur la Rade. Pour atteindre son objectif, le RCT, qui a encore attiré dans ses filets cette saison de gros poissons dont François Trinh-Duc (lire ci-contre), Vincent Clerc ou la sensation japonaise Ayumu Goromaru, devra déjà se relever de son été mouvementé. Et pallier les absences de plusieurs joueurs majeurs (Giteau, Mitchell, Habana, Vermeulen...) en ce début de saison qui lui propose un calendrier démentiel. Si tout semble en ordre à la tête du club, le calme n’est toujours pas revenu à Toulon, qui vient d’être sanctionné pour avoir dépassé le plafond salarial (salary cap) en 2014-2015. Cette amende (100 000 euros), très énervante et hautement symbolique, a fait de nouveau monter dans les tours
Mourad Boudjellal, qui est allé jusqu’à menacer de ne pas démarrer la saison. Malgré tout, le club varois, qui devrait être au rendezvous de la première journée dimanche à Bayonne (18h15), semble encore armé pour jouer les premiers rôles. Et il aimerait bien y parvenir cette fois, en intégrant au fil de la saison quelques jeunes joueurs issus de son centre de formation. Histoire
de passer vraiment à autre chose sans renier ses ambitions et peut-être même d’en finir, par l’occasion, avec sa mauvaise réputation... Voilà ce qui fait vraiment « kiffer » Mourad Boudjellal aujourd’hui, même si le bouillant président du RCT mesure parfaitement la difficulté à atteindre son but face à des adversaires de plus en plus armés...