Mains baladeuses dans un TGV: un jeune ingénieur condamné
Il a tout du gendre idéal. Jeune homme bon chic bon genre, situation confortable. Il est ingénieur dans le nucléaire. Il était jusqu’à hier, inconnu de la justice. Dans un TGV Valence-Nice, il s’est, dit-il, assoupi à côté d’une jeune fille. Et sa main s’est malencontreusement retrouvée entre les cuisses de sa charmante voisine. « Quand je me suis réveillée, explique l’infortunée passagère, j’ai retiré mon écharpe que j’avais placée sur mes jambes. J’ai vu sa main qui me caressait. J’ai aussitôt haussé le ton. Je lui ai dit que ce n’était pas normal et je lui ai demandé de changer de place. » Le jeune homme, sans un mot, est parti s’installer dans un autre wagon où il s’est à nouveau comporté de manière singulière avec une autre jeune fille. Ce qu’il conteste. « J’étais endormi, ce n’était pas intentionnel », explique-t-il à David Hill, le magistrat qui préside le tribunal correctionnel de Nice. Le procureur Clotilde Galy requiert 18 mois de prison avec sursis : « Votre main ne s’est pas retrouvée là par hasard. Si encore vous aviez fait un rêve érotique ! Vous êtes parfaitement inséré dans la société. Cela n’exclut pas que vous soyez un agresseur sexuel.J’espère que l’audience vous guérira de ce genre d’envie. » Me Frej, pour la défense du prévenu, souligne « qu’il faut un élément intentionnel pour caractériser l’infraction ». Elle insiste pour qu’en cas de condamnation, la sanction ne soit pas inscrite au bulletin judiciaire de son client, sous peine de voir sa carrière compromise. D’autant que l’expertise psychiatrique n’est pas vraiment défavorable au prévenu. Le tribunal a suivi les réquisitions et inscrit le jeune homme au fichier des délinquants sexuels. La condamnation, en revanche, ne figurera que sur le B1, casier judiciaire réservé à la justice.