Monaco compte sur ses cadres
Si Monaco affiche une telle forme depuis deux mois, c’est en grande partie grâce à quatre garçons décisifs : Kamil Glik, Djibril Sidibé, Fabinho et Bernardo Silva
On aurait pu citer Tiémoué Bakayoko, Jemerson, Thomas Lemar ou Joao Moutinho mais ce sont surtout ces quatrelà qui bonifient l’excellent début de saison de l’AS Monaco. Dans ce carré d’As, deux recrues défensives - Kamil Glik et Djibril Sidibé - un joueur qui a changé de poste durant l’été - Fabinho - et la petite merveille offensive en la personne de Bernardo Silva. Ce quatuor fait tout : défendre, ratisser, dribbler, passer, marquer et, surtout, permettre à l’AS Monaco de réaliser un début de saison tonitruant comme le club n’en avait pas connu depuis la formidable saison - sous Didier Deschamps. Oui, celle qui avait emmené le club en finale de la Ligue des Champions.
Glik, défense d’entrer
Quart de finaliste à l’Euro 2016 avec la Pologne, le défenseur central est arrivé en Principauté avec une belle carte de visite. Vice-capitaine en sélection, ce grand gaillard de 28 ans a tout changé en défense, le point faible de l’ASM l’an dernier. Avec lui, Jemerson s’épanouit et prend confiance et les attaquants adverses y réfléchissent à deux fois avant d’aller se frotter à lui. Fort dans les duels, intraitable dans les airs et buteur quand il monte sur corners (3 buts, déjà), le Polonais est la meilleure recrue de l’été d’un point de vue rapport qualité/prix (recruté pour 8 millions d’euros). Par moments, on a l’impression d’avoir retrouvé le grand Aymen Abdennour, si fort lors de l’épopée européenne de 2015. Surtout, Glik symbolise parfaitement le très bon mercato estival de l’ASM, lui, qui ne correspondait pas forcément aux standards monégasques en matière de mercato, plutôt enclin à miser sur des jeunes joueurs. Pour certains, c’est le futur capitaine de l’équipe.
Sidibé, le dragster
Recruté pour être titulaire à droite, l’ancien Lillois s’épanouit… à gauche. Rapide et capable de prendre son couloir comme un ailier, le néo-international français (2 sélections) confirme qu’il peut devenir un titulaire en équipe de France, à condition qu’il se fixe à droite, où la relève se fait clairement attendre (Jallet, Debuchy et Sagna ont plus de 30 piges). Adroit sur coup-franc, précis dans les centres et plutôt bon dans le un contre un, Sidibé n’a qu’un seul petit défaut, il défend parfois très haut. Son jeu ultra-offensif l’exige, il est vrai. Malgré un petit ennui musculaire en début de championnat, le latéral n’a pas pris de retard à l’allumage et confirme que son recrutement, bien qu’onéreux (près de 16 millions d’euros), est une franche réussite. Avec le retour programmé de Benjamin Mendy, Sidibé pourrait se fixer à droite, et ainsi faire main basse sur le poste en équipe nationale, son objectif personnel.
Fabinho, monsieur « penalty »
L’ancien latéral droit s’épanouit à son nouveau poste de relayeur. Le meilleur buteur de l’AS Monaco cette saison (6 buts en 13 matches dont 5 penalties) démontre qu’il est capable de rivaliser avec les milieux de terrain adverses sans souci, et dans un registre très précis. Pas forcément très impressionnant à voir jouer, le Brésilien de 21 ans excelle dans le travail de l’ombre : récupération, pressing, gratter les ballons, orienter. Avec lui, les transitions offensives sont souvent plus fluides et permettent à l’ASM de se projeter rapidement. Surtout, il fait preuve d’un sangfroid chirurgical dans l’exercice solitaire du penalty. Le garçon en a tiré 14 depuis qu’il est arrivé sur le Rocher… pour 14 buts. A Metz, encore, il prend Didillon parfaitement à contre-pied, sans trembler. L’an dernier, l’ASM avait manqué deux penalties durant toute la saison. Deux tentatives de Lacina Traoré (Troyes) et Vagner Love (Bordeaux). Tout sauf un hasard.
Bernardo Silva, le petit Messi
« C’est Lionel Messi, la vitesse en moins ». A Metz, au milieu de la première période, la tribune de presse s’est amourachée du petit Portugais. Recruté dans l’anonymat de l’équipe B du Benfica en 2014, Silva est aujourd’hui international portugais et promis à un brillant avenir, aussi bien professionnel que financier. C’est simple, le numéro 10 sait tout faire : dribbler, orienter, passer, marquer, gagner du temps. Mieux, il ne perd jamais la balle alors qu’il n’utilise que son pied gauche. Buteur à Villarreal et Wembley, il sait aussi être décisif dans les grands rendez-vous européens. A Metz, il plante le troisième but et offre à Carrillo le 5ème d’un extérieur du gauche délicieux. Ce garçon peut viser haut. Le Barça ? Et pourquoi pas. Une chose est sûre, Silva est l’arme offensive numéro 1 du club de la Principauté et n’en finit plus d’étonner. Il faudra avoir les reins solides, l’été prochain, quand les grosses écuries viendront taper à la porte de l’ASM avec des offres astronomiques pour l’arracher au Rocher.