Des éleveurs toujours aussi remontés
La création des brigades de prélèvement et les 36 loups abattus l’an passé en France n’ont pas suffi à apaiser les éleveurs. «Peu importe combien on en abat, insiste Claude Rossignol, le président de la chambre régionale d’agriculture. Le fait est que sur le terrain on a toujours autant de bêtes mortes. Du coup on a un peu l’impression que rien n’est fait.»
Patous contre randonneurs
D’autant que le loup n’est pas le seul prédateur qui s’attaque aux troupeaux. « Il y a aussi le lynx qui se promène et les vautours capables d’attaquer des brebis vivantes », souligne René Tramier, le président de la maison de la transhumance.
« Pour défendre nos bêtes on a besoin de chiens », poursuit-il. Mais les patous censés préserver les troupeaux ont du mal à cohabiter avec les randonneurs. « Et quand ils se font mordre on se retrouve au tribunal.»
« Triple peine »
Une problématique qui n’a pas échappé au président de la Région qui promet de
mettre en place une « cellule juridique » pour aider les éleveurs à se défendre. Christian Estrosi veut également « créer des meutes de chiens créancées », c’està-dire spécialisées dans la défense contre le loup. Les drones permettront également de retrouver les brebis qui, effrayées par une
attaque, s’égarent. « Pour celles-là on n’est pas indemnisées », rappelle Mickaël Sabinen de la FDSEA. Il
évoque aussi ces « brebis qui avortent et souvent deviennent stériles » à la suite d’une attaque. Ce professionnel estime à 30 % la perte de prolificité due au
loup. « Du coup on tombe en dessous du seuil de 0,8 qui conditionne les aides ovines. C’est la double, voire la triple peine. »