Nabil Fekir a la cote
Didier Deschamps fonde toujours beaucoup d’espoirs sur le Lyonnais, enfin en équipe de France après son retour avorté en septembre. Il pourrait jouer vendredi face à la Bulgarie
Le sélectionneur apprécie énormément le joueur. Et ce depuis son éclosion fulgurante il y a deux ans. A ce moment-là, l’attaquant de l’OL déboulait sur la Ligue 1 tel un petit taureau, rapide, imprévisible, puissant, efficace et parvenait à ridiculiser plus d’une défense. Après quatre sélections au temps de jeu progressif, Deschamps lança pour la première fois Fekir dans le onze de départ le 4 septembre 2015 à Lisbonne, pour affronter le Portugal de Cristiano Ronaldo. Au bout de seulement 14 minutes, un terrible coup du sort : le Lyonnais se rompt les ligaments croisés du genou droit et DD, marqué ce soir-là par la gravité de l’instant, perd un joueur prometteur en vue de l’Euro. De ces huit mois de galère, le gaucher de 23 ans retient « une période compliquée. Il y a eu beaucoup de moments difficiles. Il faut être costaud mentalement. J’ai essayé de bien me soigner, de faire une bonne rééducation. Maintenant c’est de l’histoire ancienne, il faut surtout penser au futur ». Pour ce qui est du présent, revoilà donc Fekir en Bleu. Un retour que Deschamps espérait acter il y a un mois, au moment d’affronter l’Italie en amical (3-1) et le Belarus (0-0) pour l’entame des qualifications au Mondial2018. Mais une arthroscopie visant à enlever un débris méniscal dans son genou, a obligé le Lyonnais à déclarer forfait. « J’avais une petite gêne qui m’empêchait d’être à 100% », a expliqué Fekir hier, désormais en pleine possession de ses moyens, comme l’ont prouvé ses récentes sorties convaincantes contre Montpellier (doublé inscrit, 5-1) et Saint-Etienne (une passe décisive, 2-0).
Deschamps : « Il a un registre particulier »
Pour le sélectionneur, son attaquant « retrouve de très, très bonnes sensations », comme il s’en est félicité lundi à Clairefontaine. Un joueur dont il n’a une nouvelle fois pas manqué de vanter les aptitudes techniques : « Il peut faire des différences individuelles. Il a beaucoup de puissance, de vitesse, un centre de gravité bas. Dans les 25 derniers mètres, il crée des décalages avec sa vivacité, sa percussion. Il peut marquer et faire marquer ». « Il a un registre particulier », a synthétisé DD, comme pour décrire une perle rare qui aurait en plus, selon lui, le grand mérite d’être « aussi complémentaire des autres joueurs ». Or la question se pose déjà. Fekir est-il ‘‘Griezmann-compatible’’ ? Le Lyonnais en est persuadé : « Bien sûr, mais je ne décide pas ». « Il y a une place à prendre, assure-t-il cependant. Mais il y a beaucoup de bons joueurs dans cette équipe, ils ont prouvé leur potentiel lors de l’Euro. A moi d’être à 100%. »
En l’absence d’Olivier Giroud, la tour de contrôle vers laquelle s’est rapproché Griezmann, avec succès à partir des matches à élimination directe lors du championnat d’Europe, Deschamps pourrait être tenté, sur la base de leurs affinités techniques, d’associer Fekir au Madrilène dans l’axe.