Loïc Pietri : « Je ne suis pas déprimé »
Le Niçois, tombé aux JO de Rio dès son premier combat, n’a pas ressassé sa frustration bien longtemps. Il s’est déjà remis au travail dans l’optique de l’Olympiade de Tokyo, dans quatre ans
Loïc Pietri a ravalé ses larmes. Après quatre années de labeur, le Niçois a connu une élimination précoce, contre le Canadien Valois-Fortier, cet été dès le tour des Jeux de Rio. Cet échec, il a choisi de l’évacuer chez lui, à Valdeblore, avant de repartir il y a quelques jours pour l’Insep, sa deuxième maison. Avec ses proches, il a aussi posé les bases de son avenir. Usé par la densité des moins de kg, le Niçois va changer de catégorie pour rebondir. Motivé pour repartir sur un cycle de quatre ans jusqu’à l’Olympiade de Tokyo, le champion du monde entend désormais se faire un nouveau palmarès en moins de kg.
Loïc, avez-vous digéré cette élimination prématurée ? Je ne suis pas déprimé. Je regarde devant. Même si c’est encore frais, ça ne sert à rien de pleurer sur son sort. Ce qui est fait est fait. J’en ai tiré les conclusions. Je me dis que je n’ai pas eu de chance. Je me suis blessé au mauvais moment (genou, ndlr), j’ai perdu du temps dans ma préparation et j’ai eu un tirage difficile. C’est tout ça qui a rendu mes Jeux compliqués. Ça aurait pu passer. J’aurai toujours un petit regret. Je suis certain de pouvoir mieux faire. Je ne me sentais pas écrasé par l’événement. Si je bats le Canadien, personne ne sait ce qu’il aurait pu se passer derrière.
Cet échec a-t-il remis en cause votre changement de catégorie ? En quatre ans, je me suis forgé un palmarès chez les kg. Passer en , c’est un nouveau défi. J’ai fait ce choix avant les Jeux par rapport à mon corps, pas en fonction de mes résultats. Je me faisais vraiment très mal sur les régimes et les petits pépins de santé viennent aussi de là. Une carrière est tellement courte qu’on ne peut pas baser de tels changements sur ses résultats. Découvrir une nouvelle catégorie se décide quand il y en a besoin. Il faut savoir prendre son courage à deux mains.
La densité des judokas en kg a-t-elle influencé votre décision? Oui, à un moment, on sent quand on a fait son temps dans une catégorie. C’est chez les kg qu’on voit le plus de jeunes percer. Avec le temps et le statut de favori qui était le miens, les compétitions étaient devenues plus difficiles. Changer peut me donner un nouveau souffle. J’espère décrocher rapidement des médailles en championnat.
Quand est programmé votre retour à la compétition ? Je vais recommencer les tournois en janvier ou février. J’ai discuté avec mes entraîneurs et on verra comment je me sens. Je pense reprendre par des tournois européens, moins durs que les mondiaux. Ce mois-ci et le mois prochain, je réaliserai un travail aérobie. Je vais rebosser la technique judo à partir de décembre et janvier. Je veux faire les choses dans l’ordre et ne pas revenir trop vite.
Il y aura de la concurrence avec les autres Français, notamment Alexandre Iddir mondial) ou Axel Clerget ? Les places dans les grandes compétitions ne se jouent pas dans une concurrence directe, entre nous. Je vois plus les choses à l’internationale. Il faudra faire des médailles et enchaîner les résultats de mon côté, sans me soucier des autres dans les tournois majeurs. Pour ça il va falloir que je m’entraîne, que je prenne du muscle.
Parce que votre gabarit actuel n’est pas suffisant ? Non, il y a un travail de prise de masse mais je suis serein à ce sujet. Je suis déjà au poids de kg, comme mes futurs adversaires le seront. Et puis, j’ai déjà fait de la musculation depuis mon retour de Rio. Quand vous perdez, vous retrouvez rapidement une motivation. Je ne suis donc pas resté inactif. J’étais en vacances à Valdeblore mais pas en repos. Je pense que dans deuxtrois mois, je serai à - kg. Il ne me suffira plus que de perdre - kg avant chaque compétition.
- kg, vous en avez donc fini avec les régimes difficiles… Si un judoka a besoin de perdre kg avant un tournoi, ça veut dire qu’il ne suit pas bien son régime. Moi je le faisais et je le fais tous les jours. Depuis que je suis à Paris, à l’Insep, je mange du poisson, du poulet et des légumes bouillis. A un moment, ça va, j’avais envie de manger correctement. J’avais un manque de sucres lents dans mon alimentation. Ça me donnait de petits coups de fatigue de temps en temps. Je sentais que c’était le moment de changer de catégorie.
Je me faisais très mal sur les régimes ’’ Je sens que j’en ai encore dans les pattes ’’
Arrêter le judo vous a-t-il traversé l’esprit ? Non, même si beaucoup ont arrêté avant ans, parce que