Monaco-Matin

La der’ de Nicolas Vouilloz

Après 25 ans au plus haut niveau, le Peillois met un terme à sa carrière internatio­nale

- GREG GERMAIN

Dix titres de champion du monde de descente, cinq victoires sur le classement général de la coupe du monde de descente, une victoire en Enduro World Series (Val d’Allos 2013), des centaines de courses remportées aux quatre coins du monde, mais aussi de prestigieu­x titres en rallye automobile... Dimanche, ce n’est pas un champion qui a annoncé la fin de sa carrière sportive internatio­nale, mais une légende. Car même si le VTT n’est pas forcément médiatisé à sa juste valeur, force est de constater que peu d’athlètes, tous sports confondus, ont un tel palmarès et ont eu une carrière aussi longue et fructueuse. « J’en ai bien profité » dit-il, et ce jusqu’au bout peut-on ajouter, car malgré les quarante bougies soufflées cette année, Nicolas Vouilloz (presque deux fois plus âgé que Richie Rude et Martin Maes, les deux grands vainqueurs de l’Enduro World Series de Finale Ligure) est monté à deux reprises sur un podium mondial cette année : d’abord en Argentine en avril dernier (3e), puis aux Portes du Mercantour il y a deux semaines, où il a pris la 2e place devant son public. Et le week-end dernier, il a bien failli tripler la mise, puisque samedi après-midi il pointait à la 2e place du classement provisoire de la manche italienne, avant que deux chutes le contraigne­nt à l’abandon dimanche matin. « C’est forcément frustrant car c’était mon dernier jour de compétitio­n à ce niveau, mais en même temps, je ne pense pas que j’aurais pu conserver mon podium même sans les chutes, les spéciales du dimanche n’étaient pas vraiment à mon avantage. A vrai dire, je suis plus frustré de ne pas avoir gagné il y a deux semaines à Valberg, mais c’est comme ça. »

« Je continuera­i à m’amuser sur mon vélo »

Quoi qu’il en soit, ce n’est probableme­nt pas demain la veille qu’on reverra un quadra sur un podium d’enduro mondial. « Ma carrière, c’est surtout dans la descente que je l’ai construite, j’ai eu un palmarès inespéré et j’ai vécu des grands moments. L’enduro m’a permis de me replonger à fond dans la compétitio­n VTT après mes années rallyes, et de retrouver ces sensations grisantes. » Malgré les bons résultats jusqu’à la dernière heure, « cela devient de plus en plus dur de se motiver, et à quarante ans, il est temps de couper. » Couper, mais ne pas arrêter, oh ça non, car celui qu’on appelle E.T. est toujours aussi passionné. Alors même si on ne le verra probableme­nt plus sur les podiums internatio­naux (encore que...), le Peillois sera toujours bien présent dans le monde du VTT... « Je continuera­i de m’amuser sur mon vélo. Forcément, je serai un peu moins affûté, mais je ferai toujours des courses régionales, les manches de l’Urge 1001 Enduro Tour, et pourquoi pas quelques épreuves internatio­nales ponctuelle­ment. » A côté de cela, il s’impliquera de plus en plus auprès de la marque Lapierre avec laquelle il collabore depuis plus de dix ans, et il s’occupera de sa petite famille et de ses deux garçons. Un programme bien chargé pour une retraite sportive bien méritée. Et maintenant, place à la jeunesse, avec son jeune protégé Adrien Dailly, qui a été sacré champion du monde des Moins de 21 ans à Finale Ligure pour la deuxième année consécutiv­e. « Il a réalisé une saison magistrale, ça fait plaisir. » Un pédigrée prometteur pour un pilote qui roule déjà à la façon Vouilloz. Il faut dire qu’il a été à bonne école.

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(Photo Duncan Philpott) Merci M. Vouilloz !

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