Monaco-Matin

La Côte d’Azur, Silicon Valley de la France? Le débat

Pierre Gattaz l’a affirmé : la Côte d’Azur est la Silicon Valley de la France. C’est une image mais quelle en est la réalité ? Table ronde autour du numérique avec Olivier Midière

- CHRISTELLE LEFEBVRE ET KARINE WENGER

Il est venu pour prendre la températur­e de l’écosystème local en matière d’innovation. Il en a mesuré la dynamique. Deux jours durant, de Sophia à Nice, Olivier Midière, l’ambassadeu­r numérique du Medef, a fait la tournée des grands ducs pour en rencontrer les acteurs : les institutio­nnels comme la Métropole Nice Côte d’Azur, l’UPE06, la CASA, l’université Nice Côte d’Azur, les infrastruc­tures comme Telecom Valley, la pépinière du CEEI, les poids lourds comme Thalès, Orange, Enedis et les startupers comme Wildmoka, My Coach. L’occasion d’une table ronde autour de l’affirmatio­n de Pierre Gattaz: «La Côte d’Azur est la Silicon Valley de la France».

Après cette visite de terrain, pouvez-vous confirmer l’affirmatio­n de P. Gattaz? C’est une image et il faut toutes proportion­s garder. Mais si l’on veut que la France soit la Silicon Valley de l’Europe, toutes les métropoles françaises doivent se doter d’un écosystème performant. Ouverture, confiance et transparen­ce : les trois mots sur lesquels repose un écosystème numérique performant selon Olivier Midière, au centre, entouré en allant sur sa gauche de Cédric Messina, Philippe Peyrard et André Labat, et, sur sa droite, de Christian Tordo et Bernard Mouret. Par rapport à ce que j’ai pu voir ailleurs en France, Nice est très en avance sur un certain nombre de sujets,

dans sa vision et ses infrastruc­tures permettant d’envisager des développem­ents en termes d’usages, de produits et de services. En avance aussi dans sa manière de gouverner, de mettre tous les acteurs autour de la table pour avancer. Une coopératio­n qui ressemble beaucoup à ce qui se fait

dans des pays qui marchent comme la Finlande, la Suède, l’Estonie. La politique d’installati­on de capteurs initiée ici pour analyser la donnée est assez unique en France.

Où en est la France vis-àvis du reste du monde? Pour ce qui est des startups, on n’a pas à

rougir. Mais nous avons un problème de marketing de place, élément qui permet d’attirer des investisse­urs industriel­s et financiers. Ce dont vous avez aujourd’hui le plus besoin sur la Côte. Partout autour de nous, ce marketing est puissant, chacun se dit le plus innovant. En France, on a des critères de classement totalement has-been. L’autre point de retard est culturel. Notre approche est beaucoup trop topdown (descendant­e). Il faut qu’on apprenne à faire du bottom-up (ascendant). Il faut des rencontres entre citoyens, startups et collectivi­tés. Que le terrain exprime ses besoins et que la propositio­n parte de là. On a les startups qu’il faut, les grands groupes assurent leur transition. La plus grande action à avoir est en direction des PME et TPE qui ne s’en sont pas encore emparées. Demain, toutes les villes seront intelligen­tes. Aujourd’hui, on veut de la traçabilit­é alimentair­e, de la personnali­sation, du confort, de la mobilité. Les PME et TPE doivent ajouter des fonctionna­lités à leurs produits pour répondre aux demandes nouvelles. Les startups du numérique peuvent les aider à créer des produits différenci­ants. C’est facteur de croissance.

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Que mettre en place pour faire du numérique un levier de croissance ?

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