Plus de migrants évacuésàParis
Plus de 3800 migrants ont été évacués hier de leur campement du nord-est de Paris pour être conduits dans78centresd’hébergement ou gymnases en Ile-de-France. Une opération record dans la capitale, quiamobilisé près de 600 membres des forces de l’ordre. Sac sous lebras, lesuns se brossant les dentssur un bout de trottoir, les autres déjà prêtsàmonter dans un bus: Soudanais, Afghans et Érythréens, notamment, ont été réveillés avant 6 heures pour quitter le campement, situé près de la place Stalingrad, et devenu le plus gros bidonville de France après la fin de la « Jungle » de Calais. Les derniers des bus sont partis peu après midi, emmenant les derniers des 3852 migrants évacués au total, selon les chiffres de la préfecture d’Ile-deFrance. Derrière eux: tentes, matelas, déchets…
« Je veux juste un endroit calme pour vivre »
« Ça fait un mois que j’étais ici dans une tente, c’est bien de partir » , explique Khalid, 28 ans, qui n’a « aucune idée de où on va » . MohamedMardi, un Soudanais de 28 ans, est arrivé d’Italie la veille après avoir reçu « des coups de fil » . « Nous avons traversé la mer pour une raison, je veux juste un endroit calme pour vivre. » Alors que la recherche des hébergements a relevéde lagageure jusqu’à la dernière minute, la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, aassuré que l’Etat « a les places pour héberger tout le monde » . « À l’heure à laquelle je vous parle, il n’y aplus de problème humanitaireàCalais, il n’y enaplus non plus à Paris » , s’est félicité leministrede l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Un peu plus de 7000 mi- grants ont été pris en charge lors du démantèlement de la « Jungle », entamé le 24 octobre et achevé jeudi, aprécisé le ministre. « Au total, 35000 migrants ont été mis à l’abri » en un peu plus d’un an, a-t-il ajouté lors d’un point de presse. En déplacementàMarseille, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé que le gouvernement, sous les critiques de la droite sur ce dossier à quelques mois de la présidentielle, « assume ses responsabilités » face à « la question migratoire, à Paris comme à Calais » .