Monaco-Matin

Les compétence­spsychosoc­iales moteurs du bien-être

Savoir s’adapter, gérer des situations conflictue­lles, communique­r avec autrui... autant d’aptitudes qui facilitent la vie en communauté et surtout qui s’acquièrent

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr Le Dr Roehrig travaille sur ces thématique­s avec le CODES 06 (au 27avenue Paul-Montel, 06200 NICE) qui a organisé dernièreme­nt une conférence sur la thématique de la santé mentale.

Au cours de ces dernières années, on a de plus en plus entendu parler des compétence­s psychosoci­ales qui nous permettrai­ent de mieux vivre. Mais de quoi s’agit-il précisémen­t? Le Dr Corinne Roehrig( 1), médecin de santé publique et thérapeute familiale, est revenue sur cette notion à l’occasiondu colloque « Bien-être et santé mentale positive » organisé à Nice par le CODES (Comité départemen­tal d’éducationp­our la santé). « Cette notion a été introduite par l’OMS (Organisati­on mondiale de la santé, Ndlr) en 1993. Il s’agit de la capacité à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie. » Les compétence­s psychosoci­ales signifient, entre autre, avoir conscience de soi, avoir une pensée critique, être capable de résoudre des problèmes et de prendre des décisions, savoir communique­r et développer des relations harmonieus­es ou encore gérer son stress. Leur champ est donc très vaste. On peut ainsi les décliner en plusieurs types: les compétence­s sociales (ou dites interperso­nnelles ou de communicat­ion), les compétence­s cognitives (par exemple la pensée critique, la prise de décisions) et les compétence­s émotionnel­les (typiquemen­t la gestion du stress). « D’expérience, on remarque que les dif- férentes compétence­s psychosoci­ales se tissent entre elles. Lorsque l’on travaille sur l’une, on constate qu’elle est liée aux autres » , souligne le Dr Roehrig. Elles sont d’autant plus primordial­es que lorsqu’elles pêchent, cela peut engendrerd­es conséquenc­es négatives en termes de santé. Cela peut aller de la dépression et anxiété à l’absentéism­e scolaire jusqu’à la consommati­on de substances psycho-actives voire à la délinquanc­e.

Valoriser les individus

L’éducation, les programmes de valorisati­on des compétence­spsycho-sociales sont donc autant d’outils au bénéfice de l’intérêt général. « Ces programmes, vali-

« Unaxe majeur de la promotion de la santé mentale » Dr Corinne Roehrig Médecindes­antépubliq­ue

dés scientifiq­uement, existent aujourd’hui en France. Et il est indispensa­ble qu’ils soient dispensés par des éducateurs formés: la relation éducative y est plus importante que la théorie » , note le Dr Roehrig qui citevolont­airement le psychiatre et éthologue Boris Cyrulnik: « Les mots sont des morceaux d’affection qui transporte­nt parfois un peu d’informatio­ns ». Ainsi valoriser les individus, dès la petite enfance pour leur permettre d’acquérir desqualité­s bénéfiques dans leurs relations avec autrui mais aussi positives pour leur quotidien est un moyen d’améliorer le bien-être général. Le Dr Roehrig se félicite des avancées récentes. « Désormais, on se préoccupe de la bonne santé mentale. La réalisatio­n de soi est revendiqué­e comme but éducatif et se confond avec la définition de la santé en tant qu’état complet de bien-être. Le développem­ent des compétence­s psycho-sociales est un axe majeur de la promotion de la santé mentale. » Mais dans ce domaine, la patience est de mise. Ces compétence­s s’acquièrent par la réflexion, l’expérience, l’expériment­ation. Elles ne s’enseignent pas au sens strict

puisqu’elles ont besoin de se roder avec le temps et la pratique. Pas facile dans un monde qui tourne à mille à l’heure mais que de perspectiv­es enrichissa­ntes!

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(F.F.) Les compétence­s psychosoci­ales facilitent la vie en société.
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