skippers faceà“l’Everest”
Une marée humaine est attendue aujourd’hui pour assister au départ des 29 skippers engagés dans ce huitième Vendée Globe. Un spectacle géant !
Lorsqu’ils seront sortis du chenal des Sables, ces marins de l’extrême, ces aventuriers du Grand Sud, auront devant leurs étraves quelque 21.638 milles (environ 40.075 km) d’inconnu, de navigation dans les mers les plus dures du globe. Oublié, le cauchemar des myriades de sollicitations de leurs sponsors, des organisateurs et des journalistes : place au large ! Le Vendée Globe, c’est la coursede voile laplus folle, la plus dangereuse et la plus belle au monde. La course majuscule, autour du monde, en solitaire et sans escale. “L’Everest des mers”, son surnom, est né en 1989 et se déroule tous les quatre ans avecdes Imoca, desmonocoques de 18,28 m. Cette année, une petite dizaine de concurrents jouera la gagne, avec des voiliers récents et parfaitement optimisés. D’autres - comme les quatre sexagénaires inscrits (Heerema, Wilson, Fa, O’Coineen) - seront là pour l’aventure, pour « boucler la boucle » à la barre de bateaux plus anciens mais éprouvés. « Ce Vendée Globe réunit un plateau complètement disparate. Les profils des marins sont très variés, les différen- tiels de vitesse sont énormes entre les bateaux. Le spectre est beaucoup plus ouvert qu’il ne l’était auparavant. C’est le Vendée Globe des extrêmes » , résume Jean Le Cam, qui n’a pas manqué une édition depuis 2004. Malgré un parcours tou- jours plus long, avec l’instauration de « portes de glaces », puis de zones d’exclusion, qui interdisent aux concurrents de descendre trop au sud en latitude et de risquer une collision avec un iceberg, les marins du Vendée Globe tournent toujours plus vite autour de la planète.
Les Français favoris
Titouan Lamazou, le premier vainqueur, avait terminé sa circumnavigation en 109j08h47’’. François Gabart, qui a remporté en 2013 la dernière édition, n’a mis que 78j02h16’’. Plus fort que Phileas Fogg (le héros de Jules Verne) ! Au départ, le plateau est particulièrement riche, quantitativement et qualitativement, avec 29 skippers contre 20 en 2012 (mais 30 en 2008, le record). Un regret toutefois, il n’y aura aucune femme. Cela ne s’était pas produit depuis la deuxième édition en 1992 ! La flotte comptera un ancien vainqueur, Vincent Riou (PRB), qui l’avait emporté en 2004-2005, et des coureurs de dix nationalités différentes. Les Français, qui règnent sur la voile océanique en solo depuis des décennies, sont largement majoritaires et seront une nouvelle fois favoris. Riou, Le Cléac’h, deuxième des deux dernières éditions, Josse, Beyou, Dick, Eliès, Meilhat et Lagravière sont les meilleurs espoirs tricolores. Certains étrangers ne leur feront pas de cadeau, à commencer par le Gallois Alex Thomson, qui, pour sa quatrième participation, rêve de faire triompher l’Union Jack aux Sablesd’Olonne. Le nom du vainqueur sera connu vers le 20 janvier.