Fuir Mossoul à tout prix...
Depuis le lancement de l’offensive de Mossoul, le 17 octobre dernier, les autorités s’attendent à voir arriver un afflux considérable de déplacés, les IDP ou Internally Displaced Persons, dans le jargon des Nations Unies. Selon les estimations, plus d’un million et demi de civils vivraient encore dans la deuxième plus grande ville d’Irak. Pour accueillir cette population, d’immenses camps ont été, ou sont en train d’êtreconstruits dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètresautour de Mossoul. Sur la route qui, depuis Erbil, mène plein ouest vers la ligne de front, il est ainsi impossible de rater Al Khazer et Hassan Shami. Deux véritables villes de tentes blanches et de préfabriqués alignés au cordeau, pouvant accueillir chacunquelque100000 per- sonnes! Les premières familles d’IDP s’y sont déjà installées. Au gré des avancées laborieuses de l’armée irakienne, confrontéeàune farouche résistance des combattants de Daesh, les civils « libérés » ne traînent pas en effet à quitter Mossoul. En ce milieu de semaine, àune trentaine de kilomètres de la ville assiégée, à un noeud routier étroitement contrôlé par l’armée irakienne, quelques véhicules qui n’ont riendemilitaires tentent de passer. Des voitures surchargées de passagers et emmenant le peuquiapuêtresauvé. Maisaussi des camions bennes d’où n’apparaissent que des têtes. S’ils ont pu sauver leur peau de la barbarie djihadiste, ces pauvres diables ne sont pas au bout de leurspeines. Ils ont désormais toute une vie à reconstruire.