Polyarthrite rhumatoïde : la rémission est possible Soins
Les doigts douloureux, les jambes en compote... cette maladie rend le quotidien insupportable. Mais prise à temps, elle se contrôle grâce, notamment aux biothérapies
Vous êtes souvent réveillé la nuit par des douleurs articulaires? Il faut le prendreau sérieux: c’est peut-être lesymptômed’une polyarthrite rhumatoïde. Il est nécessaire de consulter rapidement votre généraliste qui pourra, le cas échéant vous orienter vers un rhumatologue. « Si la prise en charge est suffisamment précoce, avec les traitements actuels, il est possible d’atteindre la rémission [la maladie est en sommeil, ndlr] » , souligne le Pr Christian Roux, rhumatologue spécialisé dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoiresauCHU Pasteur de Nice. Mais d’abord, la polyarthrite rhumatoïde, qu’estce que c’est? Il s’agit d’une pathologie qui provoque des destructions articulaires, au niveau des mains, des poignets, mais aussi desmembres inférieurs. Elle concerne environ 290000 personnes en France et déclaresouvent entre40et 50 ans. Les femmes sont nettement plus touchées que les hommes. Les facteurs hormonaux étant importants, l’arrivée de la ménopause peut s’accompagner d’une polyarthrite rhumatoïde. « Avant les années 2000, nous avions du mal à endiguer l’évolution structurelle de la maladie, indique le Pr Roux. Désormais avec l’avènement de nouvelles thérapeutiques, les biothérapies, mais aussi l’évolutiondenos pratiques, nous savons qu’il est possible d’atteindre la rémission. » Lemédecinsouligne cependant qu’il est important d’avoir une prise en charge rapide. « Il y a ce qu’on appelle une fenêtre thérapeutique. C’est-à-dire que l’on a des chances d’atteindre la rémission si le traitement commence dans les trois à six mois initiaux. » D’où la nécessité de consulter dès l’apparition des premières douleurs articulaires (notamment celles qui causent des réveils nocturnes). Bonne nouvelle pour les patients, « d’ici un à deux ans, les biothérapies (qui Pr Christian Roux sont des traitements à initiation hospitalière) pourront être prises par voie orale et plus systématiquement sous forme de perfusion » , précise le rhumatologue. L’aspect pratique comptepuisque l’observance, c’est-à-dire le respectdutraitement est, en toute logique, gage de son efficacité. La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde est également primordiale parce qu’elle va pouvoir permettre de mieux gérer les comorbidités. Ainsi, le traitement va combattre lamaladie mais va avoir aussi pour conséquence de gommer les autres risques : cardio-vasculaires ou encored’ostéoporose. Par conséquent, même s’il y a rémission, le patient devra être suivi régulièrement par son rhumatologue.