L’heurede lapremière récolte
Les graines ont été semées, resteàmoissonner : le XV de France entame face aux Samoa sa première saison internationale complète de l’ère Guy Novès après avoir bénéficié d’un confort de travail inédit
Que de chemin parcouru depuis quasiment un an jour pour jour et cette première conférence de presse du nouveau sélectionneur, uncertain 13 novembre 2015, près d’un mois après la déroute en quarts de finale de la Coupe dumonde face aux All Blacks (13-62). Cette débâcle a en effet poussé l’ensemble du rugby français à s’asseoir autour d’une table pour tenter d’améliorer la compétitivité du XV de France, depuis plusieurs années dégradées. Avec pour résultat septmois plus tard, au moment où les Bleus ferraillaient en Argentine en juin sans plusieurs joueurs majeurs, mobilisés par les phases finalesduTop 14 et coincés par un calendrier absurde, l’annonce de la signature d’une nouvelle convention (2016-2020) entre la Fédération et la Ligue. Huit semaines sansmatch à l’intersaison pour trente joueurs d’une « Liste Elite », unstagede trois jours en septembre puis deux semaines complètes de préparation avant d’affronter les Samoa, sansrisquer entre les deux la blessure enTop 14. Ce « luxe », réclamé en vain par les prédécesseurs de Guy Novès, remet un peu le XV de France sur un pied d’égalité par rapport à ses concurrents.
Novès, expérimenté et prudent
Mais augmente aussi le degré d’exigence, en termede contenu et de résultats, après un Tournoi des six nations plutôt décevant (2 victoires pour 3 revers) suivi d’un voyage chez les Pumas encourageant (une défaite honorable puis un succès sansappel). D’autant que se profile en mai prochain le tirage au sort de la Coupe du monde 2019 au Japon, où la France, actuellement 8e au clas- sement mondial, pourrait hériter d’un « groupe de la mort » si jamais elle glissait d’un rang. Expérimenté, le sélectionneur a d’embléedéminé leterrain, estimant « idiots » ceux affirmant que les Bleus n’avaient désormais « plus d’excuses » . « Si (le confort de travail) portait ses fruits immédiatement, on serait des prestidigitateurs » , a-t-il aussi estimé. L’ancien entraîneur emblématique du Stade Toulousain, qui retrouvera aujourd’hui les terrains de la Ville rose, espère néanmoins « évidemment une meilleure cohésion » de son équipe. « Des choses germent bien. On va voir si la récolte sera bonne » , a-t-il poursuivi.
Hors d’oeuvre d’un copieux menu
Ellecommence donc cet après-midi face aux Samoa, hors d’oeuvred’un copieux menu automnal, avec en suivant les réceptions au Stade de France de l’Australie(19novembre), finaliste de la dernière Coupe du monde, puis une semaine plus tard de son bourreau et de celui des Bleus, les All Blacks. Faux pas interdit au Stadium, avec cette fois une équipe au complet, bâtie en partie pour rivaliser dans le défi physique avec les rugueux Samoans (titularisation de Uini Atonio au poste de pilier droit et de Loann Goujon sur un côté de la 3e ligne). Et où Yoann Huget, à domicile comme Novès, fera son grand retour avec le maillot frappé du Coq, quatorze mois après sa grave blessure à un genou en ouverture de la Coupe du monde. Amélioration attendue également au plan du jeu, dans la lignée du deuxième test en Argentine (victoire27-0), où les Bleus avaient su concrétiser leurs temps forts et fairepreuve de clairvoyance, leurs deux principaux défauts pendant le Tournoi.