Monaco-Matin

Macron l’emmerdeur

Dans une interview exclusive accordée à la PQR, Emmanuel Macron a expliqué les raisons de sa candidatur­e à la présidenti­elle

- PROPOS RECUEILLIS PAR K. M. kmichel@nicematin.fr

Emmanuel Macron a choisi Bobigny en Seine-Saint-Denis, pour mettre fin au (vrai - faux) suspense entretenu depuis son départ du gouverneme­nt. L’atelierméc­anique d’un centre de formation pour porter la jeunesse, le travail, l’emploi, l’Europe encore, au coeur du débat présidenti­el auquel donc, il a décidé de prendre part en déclarant sa candidatur­e. L’ancien ministre du gouverneme­nt Valls, qui est aujourd’hui en déplacemen­t dans les Bouchesdu- Rhône se présente comme le candidat du progrès et esquisse les grandes lignes d’un programme qu’il définit comme « progressis­te » avec la « volonté d’avoir un impact sur la vie de notre pays. »

En déclarant votre candidatur­e, n’avez-vous pas le sentiment de faire exploser la majorité? Si notre vie politique est dans la situation actuelle, je ne crois pas en être le responsabl­e. Au contraire. La gauche est divisée du fait de son histoire. Elle est divisée depuis les premiers jours du quinquenna­t, entre une gauche qui veut changer le réel et une gauche conservatr­ice, qui veut préserver les équilibres existant. Et si la majorité gouverneme­ntale explose, c’est du fait de ses propres incohérenc­es. Je fais d’ailleurs le même constat quand je regarde le paysage de la droite française. J’ai bien conscience que ma candidatur­e vient contrarier les équilibres établis, mais ce sont ceux d’une caste politique, ils ne sont plus structurés sur les problèmes des Français. Enfin, les primaires sont la preuve qu’il n’y a plus de convergenc­es idéologiqu­es au sein des partis.

Si François Hollande devait se présenter, maintiendr­iez-vous votre candidatur­e? Ce que nous construiso­ns n’est pas dépendant du calendrier ou des intentions des autres parties prenantes de la vie politique française! Ma candidatur­e entend rassembler les progressis­tes de droite, du centre, de la gauche, des Verts et de la société civile. Toutes celles et ceux qui croient en la réconcilia­tion de la liberté et du progrès, et qui veulent faire avancer le pays en restant fidèles à nos valeurs.

Votre candidatur­e impacte la primaire de la droite, si l’on en croit les réactions suscitées depuis l’annonce de votre candidatur­e. Qu’en pensez-vous? Ma volonté est d’avoir un impact sur la vie de notre pays. S’il y a une fébrilité à droite, c’est qu’elle a une raison d’être… Ce qui m’importe, c’est de parler aux Français, de leur proposer un projet cohérent.

Votre discours de Bobigny évoquait la jeunesse, l’emploi, l’Europe… Ce sont là justement, les points forts de votre projet? D’abord, j’ai la conviction que nous pouvons réussir dans ce monde qui se transforme, la révolution numérique et environnem­entale, et nous pouvons le faire au travers de deux grands axes : le rapport au travail d’une part, et à l’investisse­ment. Ce sont mes deux priorités économique­s. Nous devons notamment réformer notre système en matière de chômage et de formation profession­nelle; le financemen­t de notre protection sociale. Nous devons également relancer l’investisse­ment public et privé, s’appuyer sur l’investisse­ment public pour la formation, mais aussi la transition numérique et énergétiqu­e. Nous devons également lutter contre les inégalités, qu’elles soient sociales ou géographiq­ues. C’est un vrai défi. Nous devons aussi avoir un vrai projet européen, ambitieux. La France ne peut pas réussir sans un projet européen face aux incertitud­es dumonde, aux risques géopolitiq­ues. Que proposez-vous en matière de dépense publique et de fiscalité? Notre niveau de dépense publique est trop important ( % du PIB). Il faudra ramener la dépense publique, demanière progressiv­e, à  % du PIB. Cela doit s’inscrire dans une stratégie politique et pas seulement budgétaire. Ce n’est qu’en baissant le niveau des dépenses que nous pourrons baisser les impôts.

Diriez-vous que votre programme est de gauche? Je veux un programme progressis­te, de bon sens et efficace. On ne peut pas être conscient des risques sociaux que nous vivons, des changement­s géopolitiq­ues et considérer que la vie politique doit rester dans son jus. Ma priorité est d’apporter des réponses aux défis du pays.

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 ?? (Photo AFP) ?? « Je suis convaincu que c’est en affrontant la réalité du monde que nous pourrons retrouver de l’espérance » a déclaré Emmanuel Macron, hier, en présentant sa candidatur­e à l’élection présidenti­elle.
(Photo AFP) « Je suis convaincu que c’est en affrontant la réalité du monde que nous pourrons retrouver de l’espérance » a déclaré Emmanuel Macron, hier, en présentant sa candidatur­e à l’élection présidenti­elle.

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