DEUX PLOMBS SUR NEUF
MarcMandel dit avoir tiré en l’air. Les experts en balistique de la police ont mis à mal, hier après-midi, cette affirmation. « Seul un tir en direction de Pierre Torregrossa, canon orienté vers le bas, explique
que des grains l’aient atteint », a indiqué un spécialiste. La cartouche de chevrotine tirée avec un fusil à pompe était composée de neuf plombs. A vingt mètres, la distance du tir fatal, deux d’entre eux ont atteint la victime à l’oeil et à la gorge. La voiture étant intacte, les autres plombs sont passés soit à droite du visage, soit au- dessus de la tête, à une dizaine de centimètres. MarcMandel qui répète qu’il avait peur, qu’il n’était pas dans son état normal, qu’il se sentait menacé, qu’il croyait la victime armée, a-t-il pu tirer accidentellement en manoeuvrant le bouton de sûreté? La police scientifique, tout comme l’accusation, n’y croit pas une seconde. Les avocats de la défense ont alorsmandaté leur propre expert qui lui, n’exclut pas cette éventualité. Ancien gendarme d’élite, le « contreexpert » s’attarde sur « l’effet tunnel », stress qui réduit votre champ de vision et perturbe votre perception de la réalité. Les proches de Pierre Torregrossa, soutenus par le bâtonnier Jean-Louis Keita, soupirent.