Monaco-Matin

Gilles Boyer : « Juppé, c’est une droite non clivante »

Le directeur de campagne du candidat à la primaire de la droite et du centre défend la faculté du maire de Bordeaux à porter une alternance forte, tout en veillant à rassembler les Français

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON

Il est le directeur de campagne d’Alain Juppé et, plus encore, son homme de confiance, son plus proche collaborat­eur. Gilles Boyer, 45 ans, omniprésen­t conseiller de l’ombre, défend la capacité à réformer et à rassembler du maire de Bordeaux.

D’abordMacro­n, bien sûr… D’aucuns pensent qu’il peut faire perdre des voix à Alain Juppé à la primaire de droite… Ça fait deux ans qu’on nous prédit toutes lesmauvais­es nouvelles de la planète. Dès qu’un événement se produit, beaucoup de gens en déduisent que c’est mauvais pour Alain Juppé, mais jusqu’à présent, cela ne s’est jamais vérifié! Attendons de voir ce qu’Emmanuel Macron propose. Je ne pense pas que quelqu’un qui a décidé d’aller voter à la primaire de la droite et du centre change d’avis parce que Macron est candidat. J’ajoute que si l’on en croit les sondages, qui sont certes fragiles, Alain Juppé est celui qui a le plus de chances de le battre à la présidenti­elle. Il faut aussi y penser au moment de voter à notre primaire.

Le fait d’être en tête dans les sondages n’a-t-il pas piégé Alain Juppé, en l’obligant à rester trop sur la défensive? Quand on est haut dans les sondages, c’est un piège. Quand on est bas, c’est un piège aussi. Il n’y a pas de bonne solution. Le seul verdict qui compte est celui des urnes. C’est assez normal qu’à l’approche de l’échéance, les courbes se resserrent. La compétitio­n est intense, le casting de qualité. On attendmain­tenant le verdict, mais nous sommes fiers de la campagne conduite, qui est une campagne de conviction­s. Gilles Boyer, omniprésen­t auprès d’Alain Juppé. Redoutez-vous que l’électorat centriste, plus favorable à Alain Juppé, semobilise moins que celui des Républicai­ns? Il n’est pas démontré que les sympathisa­nts des Républicai­ns soient plusmotivé­s que les centristes. Je crois, au contraire, que l’axe de campagne choisi par Nicolas Sarkozy va inciter beaucoup d’électeurs centristes à aller voter dimanche. Nicolas Sarkozy est fort en paroles, mais en termes de comparaiso­n des projets, nous n’avons absolument pas à rougir. Les propositio­ns d’Alain Juppé sont fortes, crédibles, réalistes et efficaces. L’alternance supposée forte et l’alternance prétendue molle ne semesurent pas en parolesmai­s en actes. Et de ce point de vue-là, les électeurs peuvent avoir une pleine confiance en Alain Juppé.

Dans le contexte de tensions que l’on connaît, la formule de l’identité heureuse n’a-t-elle pas été une erreur sémantique… Loin de là. L’identité heureuse est un objectif qu’Alain Juppé fixe, et non un constat sur l’état de notre société. Ce thème s’est imposé dans la campagne, c’est un thème d’optimisme et le rôle d’un candidat à la présidenti­elle consiste à donner un cap, une espérance, pas à dresser le constat de ce qui existe. Ça, n’importe qui peut le faire!

Comment résumeriez-vous le projet d’Alain Juppé? Il incarne une droite de rassemblem­ent. Nous n’avons jamais gagné dans l’histoire sans réunir la droite et le centre. Alain Juppé est un candidat de droite, il a un programme de droite, sur l’économie, la sécurité, la lutte contre le terrorisme. Simplement, c’est une droitequi n’est pas stigmatisa­nte, qui n’est pas clivante, mais qui vise à rassembler le plus grandnombr­ede Français.

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Sarkozy ne cesse d’attaquer Juppé sur lamollesse de l’alternance qu’il propose…

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