Alep sous les bombes l’aide alimentaire s’épuise
Les Russes ont frappé, hier, pour le deuxième jour consécutif la province d’Idleb alors que l’armée de l’air syrienne menait des raids sur les quartiers rebelles d’Alep
Les bombardements aériens et d’artillerie ont tué 35 civils, dont six enfants ces dernières 24 h dans les quartiers rebelles d’Alep, et 21 autres dans le village de Batbo, à 40 km à l’ouest de la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Hier, les chasseurs- bombardiers russes ont frappé pour le deuxième jour consécutif la province d’Idleb alors que l’armée de l’air syrienne menait des raids sur les quartiers rebelles d’Alep, où l’aide alimentaire va manquer après un siège de quatre mois. Yahya Arja, un secouriste des Casques blancs, a confié avoir « travaillé toute la nuit pour fouiller les décombres et en retirer les martyrs et les survivants » . Dans l’est d’Alep, l’hôpital pédiatrique, qui effectue 4 000 consultations par mois, et la Banque du sang, qui produit 1500 poches de sang pour les hôpitaux, ont été endommagés par des barils d’explosifs, selon l’ONG Association des docteurs indépendants (ADI).
« Inexcusables » selon Washington
Après un mois d’accalmie, la campagne de frappes a été relancée mardi par l’armée sur les quartiers rebelles d’Alep, coïncidant avec l’annonce par Moscou d’une nouvelle offensive, officiellement contre les djihadistes d’Idleb et de Homs (centre). L’armée russe possède une puissance de feu considérable grâce aux avions qui décollent du porte-avions Amiral Kouznetsov, arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes. Moscou a ainsi nettement renforcé le dispositif militaire mis en place depuis plus d’un an pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad aux côtés de l’Iran ou du Hezbollah libanais. Les nouvelles frappes ont été qualifiées d’ « inexcusables » par Washington, qui soutient la rébellion dite modérée et a souvent ac- cusé Moscou de viser les insurgés antirégime sous couvert de bombarder les djihadistes. De son côté, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, lui a répondu en dénonçant une « rhétorique » basée sur des « mensonges » , et soutenu que les avions russes n’avaient « pas mené de frappes sur Alep depuis 29 jours » . La reprise des bombardements intervient une semaine après l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Ce dernier a annoncé à plusieurs reprises que sa priorité était la lutte contre les jihadistes et non pas la chute de Bachar al-Assad comme le souhaitait Barack Obama.