« Cen’était pasmon destin »
Olivier Jannuzzi a leGym dans la peau. Joueur du club dans les années 80 puis entraîneur de la CFA2 (2010-2012), l’homme de 53 ans officie désormais à... Marseille. Drôle de parcours pour leNiçois
Si un bon entraîneur sait coacher n’importe où, alors Olivier Jannuzzi cherche à faire sienne cette doctrine. A l’été 2012, le natif de Bron quittait leGymaprès avoir encadré son équipe réserve pendant deux saisons. Non conservé par les Aiglons, malgré un maintienhéroïque arrachéenCFA2, l’ancien milieu a, depuis, multiplié les voyages et les expériences. A 53 ans, celui qui a bossé dix ans dans la formation niçoise a rejoint l’Afrique, puis Evian. Une dernière aventurequi a tourné court devant les soucis financiers du club hautsavoyard. Jannuzzi a fini par rebondiràMarseille en août dernier. Sur la Canebière, l’ex-joueur de Nîmes, MartiguesouLensapris en charge les U19. Unénièmechallenge qui lui a permis d’affronter Nice, le 6 novembre dernier. Après une lourde défaite(9-2), letechnicienaaccepté d’évoquer sa trajectoireétonnante.
Olivier, quelaété votreparcours depuis votredépart deNice ? Après le Gym, j’ai entraîné en Guinée, à l’ASKaloum( titres de champion, club le plus titré du pays, ndlr). J’ai vécu une expériencedequelques mois (septembre - février ) en commençant commeadjoint avant de prendre l’équipe premièreau bout de trois matches. Il était question que je poursuiveet puis Le novembre dernier, Jannuzzi (à droite) a retrouvé Thierry Malaspina, coach des U du Gym, avec lequel il a longtemps oeuvré sur la Côte d’Azur.
on n’apas réussi à semettre d’accord sur le plan contractuel. En janvier , j’ai signéàEvian où c’était très intéressant avec les U. Nous avons fait un bon championnat, en terminant ou Il était question que je prolonge mais comme le clubaeudes soucis financiers, j’ai atterri à l’OM.
Une arrivée surprenantequand on connaît la rivalitéNice-OMet votreattachement au Gym? Oui, mais nul n’est prophèteen son pays. Parfois, il faut bosser et on est obligé de partir. On n’apas
toujours le choix. L’avantage, c’est qu’on voit de nouvelles régions et qu’on rencontredes gens différents. C’est enrichissant. Mêmesimon club de coeur reste l’OGC Nice. Est-ce que signer à Marseilleaété difficile ? Non, parce qu’on fait un métier où il faut savoir bouger. L’OMresteungrand club, ne serait-ce que par son passé. Et quand on est sollicitépar Marseille, c’est difficile de refuser. Ma missionest de restructurer le centrede formationenayant la responsabilitédes U. C’est vrai. Aprèsmondépart d’Evian, j’ai eu la chanced’être en contact avec le PSG et l’OM. Je n’ai pas rejoint Paris parce que le choix ne s’est pas porté sur moi. Derrière, l’OMs’est manifesté. Je ne suis pasmalheureux avec de telles opportunités.
« Les gamins veulent, parfois, avoir tout trop vite »
Est-ce que la vieest faîtede regrets ? Jene sais pas. On a tous des parcours de vieet professionnel différents. Cen’était certainement pasmondestin de resteràNice. Finalement, je suis assez fier de mon parcours. Le travail de formation reste lemême partout. Passer sa vie dans un seul clubpeut avoir tendanceàvous fonctionnariser. Partir pousse à prouverànouveau ses qualités au plus vite.
Frank McCourt, lenouveau propriétairede l’OM, attire les regards. Que pensez-vous de son arrivée ? Je l’ai rencontré. Il est venu se présenter aux salariés du club. On a l’impressionqu’ilades moyens et des ambitions nouvelles. Il a l’intention de donner une place importante à la formation et, ça, ça m’interpelle. J’espèrequ’il y auraun lienentre ses paroles et ses actes.
ANice, MalangSarr, enfant du club, surprend tout le monde... Je ne le connais pas personnellement mais je ne suis qu’à moitié surpris. Des coaches sont souvent frileux pour lancer des jeunes, maisàpartir du moment où le joueur a lamaturité et les qualités, que ce soitàNice ou ailleurs, il joue. Les temps ont changé.
Quand FrançoisHollandeévoque les jeunes footballeurs enparlant de gamins « mal éduqués », vous le rejoignez ? Je ne dirai pas « mal éduqués » . J’en ai discutéavec des responsables de centres de formation. Cequi a changé, c’est l’entourage des joueurs. On est parfois confronté à des soucis de comportement, bien sûr, mais ils proviennent surtout de la pression mise sur les jeunes par des gens extérieurs. Du coup, les gamins veulent, parfois, avoir tout trop vite, alors que si les choses doivent arriver, elles arrivent.