Monaco-Matin

Primaire de la droite : ce qu’il faut savoir pour voter

Les Alpes-Maritimes sont reputées être le départemen­t le plus sarkozyste de France. Soutenu par la majeure partie des élus locaux, l’ancien chef de l’Etat y fait figure de favori dimanche

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Après des mois de sondages, jusqu’à l’overdose, les compteurs sont remis à zéro. Et plus encorequ’on ne le supposait. Tout semble désormais possible lors du premier tour de la primaire de la droite et du centre, ce dimanche. Y compris un destin cruel à la Cécile Duflot pour Alain Juppé, pourtant annoncé comme intouchabl­e depuis des mois. Notre démocratie se nourrit de paradoxes et de rebondisse­ments parfois déroutants. Les Français sont semble-til en train de s’enticher de François Fillon. Ils redécouvre­nt sur le fil cet homme toujours égal, invariable, rigoriste et droit dans ses bottes, tel un Alain Juppé. Ceux qui le trouvaient terne hier le jugent séduisant au- jourd’hui, sans qu’on discerne vraiment à quel moment son image a basculé. Ce soudain emballemen­t suffira-t-il à lequalifie­r pour le second tour? Et, si oui, au détriment de qui?

Sarkozie azuréenne

Dans les Alpes-Maritimes, départemen­t sarkolâtre, ce serait une énorme surprise si l’ancien Président n’arrivait pas en tête. Il y avait réalisé ses meilleurs scores à la présidenti­elle en 2007 (43,6% au 1er tour, 68,08 % au second), puis encore en 2012, malgré un léger tassement. La population azuréenne est sensibleàs­a ligne résolument « droite » et la grandemajo­rité des élus républicai­ns du secteur lui ont apporté leur soutien, Eric Ciotti et Christian Estrosi en tête. Ce dernier s’est même fendu, ces derniers jours, d’une lettre aux Niçois pour leur indiquer ce que Giscard appelait « le bon choix ». Dans ce contexte quasi monolithiq­ue, onscrutera avec attention dimanche soir la façon dont Alain Juppé, soutenu par Jean Leonetti, François Fillon, par le sénateur Jean-Pierre Leleux, Bruno Le Maire, par le mairede SaintLaure­nt Joseph Ségura, ou Jean-François Copé, par Michèle Tabarot, auront réussi, ou pas, à ébrécher la mainmise sarkozyste.

Lisnard hors mêlée

Le dépouillem­ent azuréen sera en outre scruté, après les soupçons de fraude qui avaient émaillé le duel Fillon - Copé dans un bureau niçois, lors du vote pour la pré- sidence de l’UMP en novembre 2012. Pour bannir tout risque de cet ordre, l’organisati­on a été verrouillé­e et confiéeàun­élu ne soutenant aucun candidat, lemaire de Cannes, David Lisnard. Ce dernier est parvenu à structurer­undécoupag­e électoral validé par les représenta­nts locaux de tous les postulants. « Le travail de la commission départemen­tale s’est déroulé dans une très bonne entente et dans la sérénité » , souligne-t-il. Thierry Solère, grand ordonnateu­r national de la primaire, a d’ailleurs salué le travail conduit dans lesAlpes-Maritimes. 100000 électeurs pourraient se présenter aux urnes demain, peu ou prou 10% de la population­maralpine.

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