HommageappuyédeBernard Cazeneuve au préfet Colrat
BernardCazeneuve est venu en personne saluer le préfet Adolphe Colrat, à l’occasion de son port d’adieu, jeudi soir au Palais des Rois sardes à Nice. Le ministre de l’Intérieur lui avait déjà rendu un hommage éloquent, lors de l’annonce de sondépart, qui sera effectif ce lundi pour devenir inspecteur général des finances à Bercy. Dansuncontexte de grande défiance avec certains élus locaux, tout particulièrement Christian Estrosi avec lequel les relations du préfet sont devenues exécrables après l’attentat du 14-Juillet et le conflit sur l’ouverture de la mosquée En-Nour à Nice-Ouest, Bernard Cazeneuve a de nouveau vanté les mérites d’Aldophe Colrat, égratignant au passage, sans les citer et en creux, les édiles qui l’ont combattu. Le ministre de l’Intérieur a fait l’éloge d’un « très grand fonctionnaire, un homme de pondération et d’équilibre plaçant les valeurs de la République au-dessus de toute autre considération ». Dithyrambique, il a empilé les compliments, adressant tout à la fois « la gratitude de la République » et « son amitié personnelle » àunhomme « respecté et estimé par tous ceux qui l’ont approché » , dont Alain Juppéqu’il a cité. Un hommage auquel Adolphe Colrataété particulièrement sensible, il ne s’en est pas caché, soulignant « un geste marquant et émouvant » de celui qu’il avait côtoyé comme député-maire de Cherbourg dans la Man- che, quand il y était préfet, avant d’arriver à Nice.
« L’exigence d’impartialité »
Sous les acclamations, le préfet sortant, pour sa part, a préféré bannir les polémiqueset insister sur l’essentiel à ses yeux : « L’État, la République, les valeurs dont nos concitoyens ont particulièrement besoin en ces temps de menaces, d’inquiétude, et trop souvent de discorde. Ces valeurs ne sont pas des abstrac- tions ou des formules rhétoriques. Elles s’incarnent dans les femmes et les hommes qui ont choisi l’une des multiples facettes du service de l’État, mais qui partagent l’essentiel: l’exigence d’impartialité, de neutralité, d’équité et d’unité, le respect de la règle de droit, la passionexclusive pour l’intérêt général et le service d’autrui, s’agissant particulièrement de la protection de nos concitoyens et de la préservation de leurs libertés, la considération pour les personnes et les multiples partenaires avec lesquels nous coopérons, au premier rang desquels les élus de la République. » Parmi ceux présents, figuraient le sénateur socialiste MarcDaunis et le maire (LR) de Cannes David Lisnard. Christian Estrosi (à Paris au débat de la primaire) était évidemment absent, tout comme le maire de Nice, Philippe Pradal. C’est Georges-François Leclerc, actuel préfet deHauteSavoie, qui sera à partir de lundi matin le nouveau préfet des Alpes-Maritimes.