«Quelquesdizainesdemilliers d’euros... un pourboire!»
L’avocat d’Ange-Roméo (« Lino ») Alberti, l’homme clé du dossier
Alberti aurait corrompu le maire de Beausoleil? Pas à l’analyse de ce dossier. Il faut retracer les choses: il y a un promoteur qui demande à un intermédiaire, Lino Alberti, de remettre quelques dizaines de milliers d’euros à un élu. Le raisonnement de mon client est assez simple: pour moi, cet élu ne peut rien faire, mais puisqu’on me demande de remettre de l’argent, je le fais pour toucher ma propre commission de M€. Car il ne faut pas oublier que l’intervention de mon client a permis de faire baisser les derniers devis de la tour Odéon de près de M€. Il ne conteste pas avoir remis des espèces au maire de Beausoleil? Alberti a toujours eu une ligne de conduite claire: il a choisi de dire la vérité.
Quelle est sa vérité? Dans sa lettre de mission, on lui a demandé de donner un pourboire à Gérard Spinelli. Il sait que le maire de Beausoleil ne peut rien faire, ni pour freiner la construction de la tour Odéon ni pour l’accélérer. Mais ce n’est pas son problème. Même pas moralement, puisqu’il sait que l’élu en question ne peut rien faire! Un pourboire? Quelques dizaines de milliers d’euros sur un projet estimé à plus de M€, ça n’est rien d’autre qu’un pourboire. Il en sera d’ailleurs question au procès: on voit bien que cette somme ne correspond à rien.
Même pas au prix de la corruption? Juridiquement, il ne peut pas y avoir de corruption. Ce sera la thèse de la défense: celle de l’infraction impossible dès lors que le présumé corrompu n’avait aucun pouvoir à agir. Quantàmoi, qui ne suis que l’intermédiaire, comment pourrait- on me prêter l’intention de corrompre alors que je ne suis qu’un facteur!
Alberti est aussi dans le volet Vestri de l’affaire, pour blanchiment de fraude fiscale... Et il le vit très mal. Il faut savoir que mon client a commencé à travailler à ans. Il n’a pas fait d’études. Il a une réelle fascination pour ceux qui, contrairement à lui, sont du côté du savoir en général, du pouvoir politique, et pour René Vestri en particulier. Alors quand ce dernier lui demande un service pour ouvrir un compte en Suisse, il lui présente l’homme de l’art en la matière, son propre financier, un expert-comptable à Monaco. Et c’est tout! Il n’a pas touché lemoindre centime en contrepartie.
Ça ne l’interpelle pas qu’un sénateur veuille ouvrir un compte en Suisse? Mon client est lui-même résident monégasque de nationalité italienne. Il ne paye pas d’impôt. Du coup, il dit avoir beaucoup de mal avec le concept de défiscalisation, parce qu’il est lui-même un défiscalisé né. Et on ne peut tout de même pas lui demander d’être une espèce de censeur qui devrait surveiller les Français à la place des policiers et des gendarmes.