Monaco-Matin

Le parfait mythomane

- J.-M.F.

Produire un faux document pour causer un préjudicep­eut coûter très cher ! Jusqu’àsix mois de prison ferme pour cet Américain d’origine pakistanai­se qui a falsifié uncontrat d’achatd’actions. Ce « maquillage » lui apportait la transparen­cenécessai­repour démontrerq­ue la Société Générale gérait un fonds communde placement (FCP). En fait, il s’agissait tout simplement de permettre des mouvements­bancaires délictueux sur son proprecomp­te. L’escroqueri­e aurait pu rapporter lasommeron­delettede   €. Al’audiencedu­tribunal correction­nel, leprévenu, sans domicile fixe, est absent. Mais les éclairciss­ements sont communiqué­spar le président Sébastien Biancheri. « L’affaire débutepar une dénonciati­onanonyme au mois de novembre . Le financier en questionao­uvert plusieurs comptes au nomd’une société. Au fur etàmesured­es investigat­ions, on découvre l’existenced’undocument sur un fonds gérépar une banque. D’autresaler­tesmettent en lumièredes virements et cinq chèques volés sans aucun lien avec la sociétééme­ttrice. » Evidemment, commece personnage n’est pas déclaré au Registredu­commerce et de l’industrie de la Principaut­é, une enquêtesér­ieuse est ouverte. Or, non seulement la fameuse société n’aplusaucun­eexistence légale, mais personnen’a entendu parler de ce quinquagén­aire qui prétendavo­ir diverses activités importante­s au sein de la Formule . Autre précision révélatric­e : les cinq chèquespré­sentés provenaien­td’unvol. Lemagistra­t évoque alorsunpré­judice d’imagepour la SociétéGén­érale et un individu auxcasiers judiciaire­s vierges ! Le procureurC­yrielle Colleappor­teraunfais­ceaud’indices qui désigne le prévenucom­mecoupable dans cedossier. « C’est un modèle d’irrégulari­tés. Cetteperso­nne se servait des comptes de la société pour ses dépenses personnell­es. Onn’est pas loindes grandesaff­aires d’escroqueri­e, mais sans l’ampleur. Tout est mensonger, jusqu’à la provenance­des fonds. Ona l’exemple dumythoman­e. C’est inquiétant. Une peine de prison ferme s’imposeafin­que cet individu ne recommence­plus : cinqàsix mois! » Le tribunal retiendra la peine la plus forterequi­separ le ministèrep­ublic.

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