Monaco-Matin

Une histoirede­détails

Sans jus, parfois à la limite de la suffisance, et sans plan B, Monaco a rappelé que rien n’est acquis en Ligue 1 face à Dijon (1-1). Surtout quand on ne met pas les ingrédient­s adéquats

- MATHIEU FAURE

C’ est quand même ballot d’aller se balader jusque dans la capitale de la moutarde pour rendre la copie la moins savoureuse de ces deux derniers mois. Mardi soir, à Dijon, Monaco a joué un petit quart d’heure syndical avant de passer en mode veille. Si les promus s’étaient montrés un poil plus audacieux en fin de rencontre, Danijel Subasic aurait pu terminer la soirée avec un autre but dans la musette. Après Nice ( 0- 4) et Toulouse (1-3), voici une nouvelle prestation très moyenne loin de Louis-II, où Monaco reste imprenable. Certes, l’ASM ne s’est pas inclinée à GastonPeti­t, il n’y a pas péril en la demeure, d’autant que le bilan comptable est toujours aussi excellent et la forme impression­nante. Cet accroc souligne juste que la frontière entre une domination collective totale et la suffisance est parfois ténue. Ça tient à quoi, après tout, un match de Ligue 1. A des pertes de balles idiotes, à des marquages moins serrés, à un relâchemen­t collectif. Et, aussi, à un adversaire qui a su exploiter les failles monégasque­s en les pressant haut, tout en neutralisa­nt Silva et Lemar. Face à l’OM, Monaco avait plié le match avant la 40e, ne se relâchant pas après l’ouverture du score. Pas cette fois. Quand Carrillo a trouvé les ficelles de Reynet, tout le monde s’est regardé sur le banc de la tribune de presse du stade dijonnais. « Le début des portes ouvertes » , a même tenté un confrère. Drôles de portes ouvertes…

« Beaucoup de fatigue »

« Il y avait beaucoup de fatigue, analyse Djibril Sidibé. On a eu du mal à mettre du rythme, de l’intensité ». C’est aussi le jeu lorsque l’on fait tourner un effectif large et que certains remplaçant­s ne sont pas à la hauteur, on pense à Joao Moutinho dont on peine à décortique­r l’apport. Déjà auteur d’un Euro très moyen avec le Portugal – il avait d’ailleurs perdu sa place de titulaire durant le tournoi – le numéro 8 n’a plus les jambes, ni même le style pour briller dans le 4- 4- 2 de Jardim basé sur la transition rapide. A Dijon, Moutinho ralentissa­it le jeu et Monaco en perdait son efficacité offensive. Evidemment, le Portugais n’est pas le seul responsabl­e du match moyen de l’ASM puisque tout le monde a été en deçà de son niveau moyen, de Lemar à Silva en passant par Germain ou Fabinho. En somme, Monaco a joué petit bras. Certains parleront de suffisance. « On n’est pas des machines » , conclut Sidibé, conscient que l’équipe manquait de peps. De l’énergie, il y en avait pourtant sur le banc de touche où Almamy Touré, Kevin N’Doram ou encore Adama Traoré commencent à trouver le temps long, eux qui ne jouent quasiment jamais, même quand Jardim fait tourner. Mais voilà, avec la Coupe de la Ligue qui arrive rapidement (14 février) et ce déplacemen­t à Leverkusen en Ligue des Champions ( 7 décembre) qui compte pour du beurre, Monaco va faire tourner d’ici les fêtes de fin d’année. En attendant, il faudra montrer autre chose, samedi, face à Bastia. On imagine les Monégasque­s un peu vexés de leur prestation. Au Louis- II, où ils font pleuvoir des buts à tous les instants, ils auront l’occasion de montrer que le nul ramené de la pelouse du promu dijonnais n’était qu’un léger accroc sans lendemain. Jusqu’à maintenant, l’ASM s’était parfaiteme­nt relevée après ses chutes niçoises et toulousain­es. C’est aussi ça, la force des grandes équipes. De toujours se relever.

 ?? (Photos AFP) ?? Kylian Mbappé et les Monégasque­s restaient sur trois victoires consécutiv­es en championna­t, cinq toutes compétitio­ns confondues.
(Photos AFP) Kylian Mbappé et les Monégasque­s restaient sur trois victoires consécutiv­es en championna­t, cinq toutes compétitio­ns confondues.

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