L’AS Cannes n’a pas le choix
« Tim » Carle et ses partenaires vont tenter, ce soir, face à une équipe de Narbonne bien mal en point, de signer la passe de trois... Souvent invoquée pour justifier l’injustifiable, la fameuse « glorieuse incertitude du sport », si facile à dégainer en temps de crise, cette fois, ne tiendra pas si, d’aventure, il est nécessaire de trouver refuge derrièredequelconques arguties de mauvaise foi ! Pas question, en effet, d’imaginer autrerésultat qu’une victoire, ce soir, face à des joueurs de l’Audequi ne se sont encore jamais enivrés, cette saison, dudoux parfum de la victoire. Certes, il convient toujours d’avancerprudent, mais après l’exploit (car c’en fut un !) deToulouse et la confirmation qui a suivi, mardi en Coupe, faceàSète, la bandeàJosserand semble désormais plus qu’en mesure d’aller tout à l’heuresigner un troisième succès de rang. « Oui, mais attention, prévient Timothée Carle. Ils n’auront absolument rienàperdre. A nous, d’éviter lepiège. De nous concentrer sur notre jeu et de ne rien céder dans les moments importants… »
Confiance retrouvée
Monstrueux en attaque, terriblement efficace au block, et même - plus symptomatique encore - des plus précieuxen défense, le jeune (il a fêté ses 21 ans mercredi) réceptionneur-attaquant can-
nois crève en tout cas l’écrandepuis le déplacement en Haute-Garonne. Àsu, à tout le moins, profiter de la blessurede Del Bianco pour gratter du temps de jeu et intégrer le Six majeur. Au point, même, de symboliser à lui seul ce début d’embellie. « Après la série de défaites que l’on venait de subir, c’était vraiment compliqué » , témoigne-t-il. On avait tous le moral au plus bas, et moi le premier. Alors, onabeaucoup parlé entre nous. On s’est dit les choses. ÀToulouse, on n’était pas vraiment favoris. Mais avec un tout autre état d’esprit, et davantage d’agressivité dans le jeu, on a pu déjouer les pronostics. On s’est montré plus conqué- rant et naturellement, notre niveau de jeu s’est élevé… » De l’orgueil, du tempérament, Carle et ses potes en ont donc affichéàrevendre sur le taraflex des Spacers. Mais aussi, quatre jours plus tard, sur celui du Palais des Victoiresque l’oncroyait jusquelà maudit. Mais ils doivent aussi ce « rebond offensif », ce déclic salvateur, à l’acclimatation éclair de leur nouveau passeur (le 4e différent aligné en un mois), le Polonais Michal Kozlowski (31 ans, 1,91 m pour 88 kg), recruté pour faire face à la cascade de blessures enregistrées à ce poste. « C’est un joueur d’expérience, mais c’est vrai qu’il s’est vite acclimaté malgré le peu d’entraînements qu’il a fait avec nous. » Voilà évidemment l’une des clés de la réussiteactuelle d’un groupequiaenfin pu renouer avec cette confiance que l’on sait indispensable à qui veut voyager loin. Et qui s’est offert, au passage, de nouvelles références, en étalonnant son potentiel réel faceàdes équipes de haut de tableau. « On vient de démontrer que l’onpouvait fairedebelles choses, conclut Carle. Alors ce serait dommage, maintenant, de ne pas confirmer contre Narbonne… » Dommage et même ballot…
ASCannes (11e,6pts)-Narbonne(12e,2pts), 19h30, PalaisdesVictoires.