Karabatic, jamais rassasié
Considéré comme un prodige à ses débuts internationaux en (à ans), le meneur de jeu des ‘‘Experts’’ s’est hissé en quelques années au rang de superstar dans sa discipline à force d’amasser les titres. Plus de cinquante au total, sans compter les nombreuses distinctions pour ce fils d’un ancien international Yougoslave (Branko, décédé en 2011). « Quand je regarde mon palmarès, j’ai du mal à y croire » , affirme l’intéressé, jamais rassasié, qui dit vouloir « marquer son sport » . Sous le maillot bleu, le natif de Nis (Serbie) a tout gagné en plusieurs fois : trois titres mondiaux (2009, 2011, 2015), autant de trophées européens ( 2006, 2010, 2014) et deux médailles d’or olympiques (2008, 2012). En club aussi, ‘‘NK’’ a étoffé sa collection, gagnant notamment la Liguedes champions avec trois clubs différents (Montpellier, Kiel, Barcelone). Il rêve de le refaire avec le PSG, son autre « quête » avec ce Mondial. « Champion du monde chez lui, ce serait la cerise sur le gâteau », souligne son agent Bhakti Ong. « C’est sa plus grande échéance en équipe de France et une opportunité magnifique de marquer da- vantage son sport » , estime Frank Hocquemiller, spécialisé dans le management du droit à l’image. N’a-t-il pas beaucoup à perdre en cas d’échec ? « Il a tout à y gagner au contraire. Si cela se passemal, il pourra toujours s’appuyer sur son palmarès », répond le fondateur de VIP consulting, qui a conseillé Karabatic à ses débuts. « C’est une belle histoire parce qu’il vit cette aventure avec son frère (Luka). Cela a un côté saga », ajoute Hocquemiller, sceptique toutefois sur la capacité de la compétition à susciter un « engouement durable » . Car si le handball a progressé, il demeure toujours un sport confidentiel par rapport au football et vient bien après le rugby ou encore le tennis, en termes de popularité. En janvier 2016, Karabatic figurait parmi les 40 sportifs préférés des Français (28e) selonune étudeSofres, grâce à un bond de 13 places, loin derrière cependant Florent Manaudou ( 1er), Tony Parker (2e) ou Teddy Riner (3e). Un éventuel échec de la France ne devrait en tous les cas pas ternir son image, pas tellement minée par le scandale des paris sportifs qui a éclaté en 2012.