Monaco-Matin

La naissanced’unfavori pour les Oscars

- PHILIPPE DUPUY C. C.

Pour le trentenair­edesadispa­rition, Dalida a droit à son biopic en bonne et due forme. C’est à la réalisatri­ce de LOL et d’Une rencontre, Lisa Azuelos, que le frèrede la chanteuse, Orlando, adécidé de confier la réalisatio­n du film, après l’abandon d’un premier projet américain Unchoix avisé: fille de Marie Laforêt, Lisa Azuelos connaît de l’intérieur le milieu du show-business et sait ce que la célébrité fait aux hommes et aux femmes qui font ce métier: « J’étais enfant quand ma mère était chanteuse et comédienne, se souvient-elle. Je sais que le silence d’une maison vide ne résonne pas pareil quand on vient de quitter une salle de spectacles où des milliers depersonne­s vous acclament ». La célébrité, la solitude, le manque d’amour et les premiers signes du vieillisse­ment, ont fini par tuer Iolanda Cristina Gigliotti, dite Dalida. Elle s’est suicidée le 3 mai 1987, à Pour incarner Dalida, c’est d’abord Nadia Farès qui avait été retenue. Elle pensait, à juste titre, y trouver le rôle de sa vie. Hélas pour elle, après l’abandon du projet américain, Lisa Azuelosapr­éféré se mettre enquête d’une actrice plus jeune. Au risque de ne pas la trouver: « On a auditionné plus de 200 comédienne­s en France puis en Italie puis partout dans le monde sans réussir à trouver la bonne. J’étais désespérée et prête à abandonner le projet », raconte-t-elle. Jusqu’à ce qu’arrive la vidéo enregistré­e sur son smartphone par Zveva Alviti, une joueusede tennis profession­nelle italienne de 32 ans, reconverti­e dans le mannequina­t à New York. Pour son premier rôle à l’écran, la jeune femme a appris le français (qu’elle parle désormais couramment avec un délicieux accent italien) et s’est totalement immergée dans l’univers de Dalida. Sa prestation, qui embrasse trois décennies de la vie de la chanteuse, est proprement époustoufl­ante. Même Orlando, d’abord sceptique devant les essais de cette débutante, n’en est pas revenu: « Elle ne joue pas: elle est Dalida », jure-t-il. Au- tour d’elle, on s’amuse beaucoup à reconnaîtr­e, sous les moumoutes et les oripeaux de l’époque, VincentPer­ez en Eddie Barclay, Patrick Timsit en Bruno Coquatrix, Jean-Paul Rouve en Lucien Morisse et ( last but not least) Nicolas Duvauchell­e en comte de Saint-Germain! Évidemment, mieux vaut ne pas être allergique aux chansons de Dalida qui rythment le film si on veut y prendre du plaisir… 1. Biographie filmée. 2. Voir l’interview d’Orlando parue dans nos éditions du dimanche 3 janvier 2017. The Fits The Fits dant de cette oeuvre, qui dégage pourtant derrière une écriture calculée, où chaque chose est pile poil à sa place, une certaine force. Armé d’une foi à toute épreuve et présent à tous les postes (scénario, production, jeu et réalisatio­n), Nate Parker, transmet son message au spectateur. Plus qu’un film sur une rébellion épique façon Free State of Jones, il filme le parcours d’un homme qui, devant les horreurs, mène une courte révolte, immédiatem­ent punie par les blancs. La caractéris­ation de son personnage, un prêcheur qui prône l’amour de Dieu avant de se référencer à sa colère pour combattre le sang par le sang, n’est pas sans rappeler la lutte de Moïse dans les Dix commandeme­nts. Tout comme sa relation avec Ramses, ami d’enfance, qui deviendra par la suite son maître. Impeccable dans ce rôle de faux allié adversaire, Armie Hammer livre une prestation à l’écart de tout manichéism­e et fait presque regretter que le film ne soit pas articulé autour de lui. Calibré et un peu trop appuyé dans les thématique­s, plans symboles ou sentiments qu’il développe, The Birth of a Nation ne néglige pas pour autant les scènes chocs. Pas au niveau de Twelve Years a Slave, mais suffisamme­nt pour dénoncer la violence qui faisait loi à l’époque. Et c’est là l’essentiel.

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