Don du sang : à urgence nationale, souci local
Alors que l’Établissement français du sang (EFS) vient de lancer une campagne urgente d’appel aux dons, à l’organisation fait face à des difficultés supplémentaires
Encedébut d’année, l’Établissement Français du Sang (EFS) se fait un sang d’encre. Faute de réserves suffisantes pour répondreaux besoins hospitaliers. « Leniveau est particulièrement bas. En temps normal, nous avons quatorze jours de réserve. En ce moment, à l’échelle française, nous n’en avons qu’onze » , souligne le porte-parole de l’organisme sur la Côte d’Azur, Alexandre Talamoni. Conscient qu’un effort important doit être fait pour encourager les nouveaux donneurs à franchir le pas. Les habitués des collectes étant soumis, plus qu’à l’accoutumée, aux épidémies hivernales. Même si les besoins en produits sanguins restent, eux, constants.
« Améliorer l’existant »
« Les pathologies - plus nombreuses cette année - réduisent le nombre de candidats aux dons. », résume le responsable. Aussi le panel doit-il être élargi de toute urgence. Sur l’ensemble du territoire français, Menton compris. « Les collectes ne fonctionnent pas trop mal ici, reprend AlexandreTalamoni, mais il faut parveniràaméliorer l’existant. » En impliquant davantage de partenaires, notamment. Collectivités, entreprises, bénévoles… De manière à relayer l’information et à « faciliter » , ainsi, le passage à l’acte. Pour proposer des conditions de prélèvement optimales, aussi. « Nous n’avons pas de souci démographique, l’argument d’une population vieillissante ne tient pas. Mais nous devons progresser, tous ensemble, sur la sensibili- sation. Faire comprendre que les trois quarts d’heure dédiés au don peuvent sauver une vie. » Àcemanque de « culture du don » - encore très problématique dans une région qui n’est pas autosuffisante - s’ajoutent des soucis purement locaux. Au sein de la struc- turequi gère les collectes au Salon du Louvre: l’Association fédérée pour le don de sang bénévole du pays mentonnais. Malgré son existence récente, elle pourrait être dissoute, sous peu. De quoi inquiéter l’EFS, partenaire naturel. « De telles associations nous aident pour l’accueil, la promotion directe, explique Alexandre Talamoni. Si nous n’avons plus ce relais local, les conséquences sont claires: moins de gens touchés. Donc moins de dons. » Car selon lui, chaque maillon de la chaîne a son importance. De la secrétaire de l’association au correspondant de l’EFS en entreprise, en passant par le bénévole qui affiche.
Avenir incertain
« Nous ne sommes pas nombreux à l’EFS, impossible de multiplier les forces. Alors quand nous n’avons plus personne sur place, nous continuons. Mais de manière moins efficiente. C’est dommage pour l’intérêt général. » Une réunion est prévue le 1er février prochain pour décider de l’avenir de l’association mentonnaise. Les collectes, elles, perdurent tout le long de l’année. Savoir + Prochaines collectes à Menton: les 10 mars, 2 juin, 4août, 6octobre et8 décembre au SalonduLouvre. De 8h30 à 13 het de 15 h à 19 h. Une opération est par ailleurs programmée à Nice demain, de 13 h à 18 het samedi, de 9h30 à 14 h, dans un salon de réception de l’hôtel Radisson Blu, sur la Promenade des Anglais. En collaboration avec le syndicat des hôteliers Nice Côte d’Azur.