« Des problèmes juridiques »
Parquet, canapé, baies ensoleillées: les 120m2 des bureaux de la Fenvac, où est hébergée l’association Promenade des Anges, offrent des volumes accueillants. C’est là que l’association des victimes de l’attentat de Nice a posé ses valises. « Nous cherchions un lieu dans le centre pour rassembler les familles qui ont vécu la même chose que nous. Pour rire, pleurer, se retrouver », confieÉmilie PetitJean, 36 ans, nouvelle présidente de Promenade des Anges. Car le bureau de l’association a été renouvelé. « Les membres fondateurs ont très vite eu le souhait de créer une association de victimes, en pensant aux autres avant de penser à eux. En oubliant peut-être leur douleur psychologique. Il y a donc eu besoin de renouveler l’équipe pour faire avancer Promenade des Anges », confie Émilie PetitJean. La vice-présidente est Cindy Pellegrini, la trésorière Anne Murris, le secrétaire général, Vincent Delhomel-Desmarets.
euros récoltés
Émilie dit être prête et veut s’investir dans ce combat pour les victimes, dont fait Juliette Méadel avec des membres de l’association. À droite, la nouvelle présidente, Émilie PetitJean.
partie Romain, son fils de 10 ans, tué par le camion du terroriste. Elle raconte la soirée qui a fait basculer sa vie. Son plus grand fils parti avec son ex-mari pour une soirée de feu d’artifice. Puis l’appel, peu avant 23 heures, ce 14 juillet. « Romain est mort. » Elle dit les hurlements, la douleur insondable. Et cette nuit passée assise sur des marches, avec le corps de son fils recouvert d’un drap blanc, là-bas, en face, de l’autre côté de la Prom’. Sans qu’on la laisse le voir. Six mois après, les traumatismes remontent seulement
maintenant chez nombrede victimes. « La parole se libère chez certains qui n’avaient pas réussi jusquelà », confie-t-elle. L’association compte 200 membres, et a déjà récolté 200000 euros de dons. Émilie PetitJean souhaite qu’elle soit ouverte à toutes les victimes, « y compris celles psychologiquement choquées par l’attentat ».
Mémorial: « non » pour la colline du Château
L’association se constituera partie civile dès que le nouveau décret le permettant sera passé. « Je me battrai
pour la vérité. Il s’agira de déterminer toutes les responsabilités, état ou mairie. » Elle entend aussi faire entendre la voix des victimes sur le futur mémorial. « La colline du Château qui semble être le choix qui se profile, c’est non. Une majorité souhaite la Promenade, d’autres le kiosque à musique, mais très peu la colline. Il y a une certaine précipitation des pouvoirs publics pour la réalisation de ce mémorial alors que nous ne sommes pas à six mois près. » Association Promenade desAnges. 42, rue Verdi, Nice : 06.99.03.08.41. Vous avez interpellé Mme Méadel sur la lenteur des indemnisations des victimes. Satisfaite des réponses? Pas vraiment. Suite à la question au gouvernement que j’ai posée mardi à l’assemblée, j’ai été contactée par des personnes qui avaient subi des dommages corporels et unpréjudice moral lourd. Elles ont envoyé un dossiermais sont toujours en attente d’une réponse.
Où est leproblème? Dans la gestion post attentat, les services de l’État, laMétropole, la ville, le CCAS ont réalisé un super travail. Mais sur l’accompagnement des victimes c’est plus difficile.
C’est-à-dire? Sur l’aide financière! L’argent n’est pas un gros mot. Des personnes amputées, par exemple, ont perdu leur emploi, doivent réaménager leur logement. Le CCAS aide grâce aux dons des particuliers, mais dans une limite de euros. Où sont les millions promis par l’État?
Vos propositions? Obtenir rapidement une définitionde ce qu’est une victime psycho traumatique afin de faciliter la prise en charge financière, mais aussi simplifier le travail des associations.
L’État ne fait pas le job? Mme Méadel fait de son mieux, je ne suis pas sur un terrain polémique. Mais il y a des lenteurs et des problèmes juridiques.