Monaco-Matin

« Mon fils ne pouvait pas me parler »

- 1. Les prénoms ont été changés.

« Il vamieux, il est en confiance » . Ainsi s’exprimeMij­ailo( 1), lepèredeAn­tonije qui a recueilli son fils dans son domicile situéàMont­élimar. Son fils a vécu

avec samère enSerbie. « Lorsqu’il m’a appelé il y a quelque temps pour me demander un peu d’argent, je ne savais même pas qu’il était en France. » Mais très vite, le père s’aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond.

« En voyant des photos sur Facebook, je me suis aperçu qu’il était très maigre. J’ai cru qu’il se droguait… » En fait de drogue, Antonije était affamé. « Lorsque je l’appelais, Serge était toujours là pour écouter. Mon fils ne pouvait pas me parler. »

Le tortionnai­re lui explique que Antonije ne veut pas travailler. Le père apostrophe son fils. Ils se disputent. Le ton monte: « Mais viens me voir si tu es un homme! », dit le filsàson père. Antonije lui confiera plus tard: « Je t’ai insulté et provoqué exprès, pour que tu viennes… » « Si tu tebarres, on tue ta mère » Antonije racontera égalementà­son père l’emprise psychologi­que de Serge sur

son fils: « Il a appelé quelqu’un en Serbie, en mettant le haut-parleur. Au bout du fil, il a demandé à un homme de trouver et de s’occuper de sa mère restée en Serbie pour 200 euros, en lui disant: “Si tu te barres, on la tue”. Régulièrem­ent,

l’homme rappelait, et Serge lui répondait: “Non, n’y va pas encore”. » Quand la gendarmeri­e l’a contacté, Mijailo a foncé à l’hôpital de Brignoles

où était soigné son Antonije. « Onm’a prévenu que ce n’était pas le fils que j’avais vu il y a un an en arrière. Lorsque j’ai vu son état, ça a été le choc. Il avait le nez cassé et des douleurs aux épaules et aux coudes. Il se plaint également de maux de tête, il va passer un scanner prochainem­ent. Il va également bénéficier d’une aide de l’État pour prendre en charge une partie de ses soins. Pour l’instant, il va rester chez nous, il faut qu’il se rétablisse. »

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