Décès de PierreArpaillange ancien garde des Sceaux de François Mitterrand
Pierre Arpaillange [photo AFP], exgardedesSceauxde FrançoisMitterrand (1988-1990) et ancien premier président de la Courdes comptes, est décédé à l’âge de 92 ans, a annoncé, hier, son épouse Nicole qui habiteCannesdepuis plusieurs années. Né le 13 mars 1924 à Carlux (Dordogne) dans une famille d’instituteurs, M. Arpaillange s’est éteint, mercredi soir, dans sa maison de retraite Korian « Les Jonquières » du Cannet (Alpes-Maritimes) où il résidaitdepuis février 2006. Cemagistrat avait également été, danslesannées1980, procureur général près la cour d’appel de Paris, puis procureur général près la Cour de cassation. Cet ancien Résistant, qui avait débutécommejugesuppléant au tribunal d’Orléans, avait terminéunecarrièrede45ans au service de l’État comme premier président de la Cour des comptes de 1990à1993. Gaulliste, il a été, de 1967 à 1974, directeur de cabinet de trois gardes desSceaux: Jean Foyer, Louis Joxe et Jean Taittinger. Il a aussi dirigé lacampagne présidentielle, en 1981, de Marie-France Garaud. Auprintemps 1988, aulendemain dela premièrecohabitation, le président FrançoisMitterrand fait appel à ce réformiste élégant etàl’allureélancéepour succéder, comme garde des Sceaux, àAlbin Chalandon. Son manque demaîtrise des codes de la politique lui vaut de passervingt-sept mois difficiles à la Chancellerie, où il accumule ce qui apparaît commedesbourdes. Il est notamment régulièrement chahutéàl’Assemblée nationale, où sa voix ne porte pas. Lors d’une séance en 1990, il lance cette fameuse phrase devenueobjetdemoqueries : « En 1989, sur 52 évadés, on enarepris 53. » « Durant mon passageaugouvernement, j’ai appris douloureusement qu’en politique, il pouvait ne pasyavoir de limitesàladureté » , confie-t-ilquelques jours seulement après avoir quitté legouvernement, en octobre1990.